mercredi 12 septembre 2012

acceptance, forgiveness and love

Ce week end j'ai regardé un ancien Woody Allen que je n'avais jamais vu, Broadway Danny Rose. Je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été extrêmement surpris de ce film, extrêmement charmé. A-t-on déjà vu ça ? C'est un long plaidoyer pour la tendresse, la gentillesse, le désintéressement (bien loin de la stupide une de presse, "casse toi riche con" que je découvre lundi matin sur mon iPhone et qui – mais c'est sans doute parce que je suis vieux et triste – me paraît choquante, inutile, violente). 
Filmé en noir et blanc, sorti en 1984, Brodway Danny Rose débute et se termine au restaurant Carnegie Deli. 

Au départ, une bande d'acteurs comiques attablés se remémorent les tribulations de Danny Rose (Woody Allen), manager de performers plutôt désuets sinon losers (sculpteurs de ballons de baudruche, dresseurs de perruches pianistes etc) et l'une de ses mésaventures en particulier qui donne prétexte à un flash back se déroulant en 1969.

Le personnage de Danny Rose, gentiment ringard – chemise à motifs et pendentif doré en hébreu – s'investit dans le come back d'un chanteur, auteur d'un ancien et unique succès qui tente de surfer sur une vague rétro nostalgique. Pour se faire, Danny Rose doit chaperonner la maîtresse de cet homme, Tina (Mia Farrow) qui, par malheur, a eu une aventure passée avec un mafieux. Quiproquo, maladresse,  course poursuite..., les péripéties du scenario n'ont d'autre intérêt que de mettre en situation les caractères opposés de Danny et Tina.
Mia Farrow joue la partition la plus éloignée d'elle qu'elle ait jamais jouée, perruque bouffante et immuables lunettes fumées sur le visage, fille un peu paumée qui tente de se protéger de tout pour s'en sortir. Danny Rose Woody Allen est au contraire un adepte de la culpabilité, moteur de toutes ses actions qui le pousse à vouloir prendre soin de tous ses petits protégés, ponctuant sa véhémence de dictons ou de sentences venus d'un oncle, d'un cousin ou d'une tante, dont le "acceptance, forgiveness and love", fil rouge du film.


C'est la capacité des personnages à produire de l'émotion qui est mise en avant – le mafieux amoureux est poète, le chanteur has been fait le show malgré tout, la fille paumée rêve d'être décoratrice – dispositif qui préfigure le chanteur sous sa douche du récent to Rome with Love où Allen est à nouveau dans le rôle d'un manager atypique.
Juste avant la scène devant le Deli (ci-dessus) qui boucle le flash back dans le film, se tient une scène de réveillon minable absolument merveilleuse, tous les pathétiques artistes de music-hall réunis autour d'une dinde surgelée pour la meilleure soirée qu'il leur ait été donnée de vivre : c'est freaks au paradis.  I love you monsieur Woody.

2 commentaires:

  1. Et où as tu trouvé cette petite perle ?
    Parce que là, ça donne envie, evidemment !
    Claude

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    1. Un des nombreux Woody Allen de ma dévédéthèque. Je te le prêterai avec grand plaisir.

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