lundi 23 avril 2012

monsieur Vacances

-"Bonjour monsieur Mentos", m'a lancé le jeune homme à la caisse du supermarché devant mes paquets de bonbons, qui constituaient vraisemblablement un panier assez atypique.
 C'était quelques provisions pour tromper les heures d'avion qui m'attendaient : Paris Bangkok (Thailande), puis une journée plus tard Bangkok Denpasar (Bali).

J'avais vraiment besoin de déconnecter, mais je n'avais pas imaginé que la langueur aidant je ne posterais rien de rien durant cette période de vacances. Signe que le non-faire allait être le thème de ce voyage, je devais me rendre compte très vite que j'avais oublié de prendre dans mon bagage une petite figurine que j'emporte toujours avec moi pour la photographier dans chaque lieu où je me rends : une sorte de petit poussin qui m'a été offert il y a plusieurs années et prend la pose partout où je me suis trouvé depuis lors, en Europe et en Asie. La volaille est restée à Paris, me délivrant de la tâche de l'immortaliser à chaque étape balinaise.

Un exemple des photos souvenirs du drôle
de poussin. À Bangkok,
mais l'année dernière, lors de mon précédent
séjour : il trône sur les agrumes.
Après le séjour à Bali, écorné de deux jours pour des problèmes de vols supprimés, j'ai retrouvé la douceur de Bangkok pour une petite semaine. 
Dans les rues du quartier touristico-routard (Khao San Road) se succèdent les échoppes de tee-shirts dont on retrouvent les mêmes modèles d'année en année : parmi eux, des pastiches de la série Monsieur Madame, de Roger Hargreaves. J'ai toujours un petit faible pour ces personnages à l'efficacité graphique immédiate, et aussi depuis que la petite fille d'une amie m'ait baptisé au premier coup d'œil "monsieur Farfelu". 
Cette fois je remarque, sur les cintres des stands de la rue, des tee-shirts "monsieur Jihad" – grosse silhouette de patate souriante à la ceinture d'explosifs – qui me paraissent d'assez mauvais goût. Je les vois pour la première fois mais à n'en pas douter ils sont imprimés comme les autres depuis des lustres, pendus là et j'ai dû faire déjà mille allers et retours devant eux.
Je me demande ce qui m'y a rendu sensible alors : le fait d'être passé à Jimbaran et Kuta (qui ont vécus des attentats en 2002 et 2005) ou bien le triste spectacle des gesticulations guerrières de M. M. avant de partir. C'est le mystère agréable de la répétition : la répétition ne répète précisément jamais la même chose. Comprendre la répétition, c'est comprendre ce qui ne se répète pas.

4 commentaires:

  1. Répétition-Reconnaissance-Réparation les 3 "R" de la relation thérapeutique de transformation.
    Déjà 7 jours que je baigne dans ce nouveau vocabulaire, cette nouvelle grille de lecture, cette nouvelle approche qui semble mettre tout le monde "en vrac" avec compassion et douceur et où l'humain vibre sans théâtralisation excessive....moi y compris.
    Attends avec impatience le partage des pépites.
    Signé: Groseille!

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  2. Ainsi donc tu nous fais un remake, pardon, une répétition du coup du nain de jardin voyageur d'Amélie Poulain, mais avec une volaille. MMMmmmmmhhh... Comme c'est interessant !
    Bonne rentrée... enfin, aussi bonne que possible dans ce climat pas très tropical, même pour la saison
    Claude

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  3. ici (Antilles françaises) les 3R sont Reconnaissance - Réparation - Réconciliation. ici terres d'HistoireS. ici terre de métissage, de rencontres.
    j'aime bcp les tiens Y et je garde.
    merci aussi pour ces belles photos Mr F!
    labess
    w

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  4. Imaginer, vivre ce blog comme un lien par dessus les mers et les océans, mummmm que c'est bon ma Wanda!Et combien de lecteurs de tous les coins du monde???
    Un blog internationnal quoi, juste une remarque en passant pour notre "passeur de rêves" préféré

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