dimanche 4 janvier 2015

bye bye Bellan


Je me suis trompé. Comme on peut le voir sur le panneau de l'hôpital*, ma mère n'est pas dans un service de neuro gériatrie, mais dans un service de neuro-psychogériatrie.
Allez savoir pourquoi le "psycho" ne n'est pas apparu tout de suite.


Ma mère a passé ses derniers jours d'hospitalisation avec les clefs de son appartement dans la main, prête à se sauver. Elle sait confusément qu'il faudrait qu'elle prenne le métro pour rentrer chez elle (elle ignore tout de la direction, et de la station sans doute) mais ce qui la retient c'est : "après j'ai peur d'être toute seule dans la rue".

Ce matin elle a quitté l'hôpital, sans joie. Trop atteinte par l'épreuve, ou pas assez confiante, attendant d'y être pour se réjouir ? 
On prend le bus, plus distrayant que le taxi. Elle commence à sourire en reconnaissant la grande place près de chez elle. Dans son appartement, attablée pour le déjeuner, elle retrouve de suite l'appétit.

À l'hôpital, j'ai vu par trois fois une infirmière donner son traitement à ma mère : deux fois sur ces trois, l'infirmière n'a pas surveillé qu'elle prenait bien les cachets, si bien que ma mère s'apprêtait à les cracher, ou les jeter. J'ai dû attirer l'attention de l'infirmière là-dessus, c'est pourtant dans la définition de leur poste, s'assurer de la prise du médicament. Je raconte cela à ma sœur qui elle aussi était très présente à l'hôpital : elle me confirme avoir vu la même scène, avoir dû également reprendre l'infirmière.

On a répété tous les jours qu'on souhaitait qu'une radio du genou soit faite car ma mère ressent une gène, se touche toujours ce genou, par moment a mal dans certaines postures. Je précise au chef de service, "elle va dire qu'elle n'a pas mal car elle ne veut pas faire de radio".
Hier, au téléphone, le même chef de service m'annonce :
- Oui, le genou, comme elle ne se plaint pas et que le périmètre de sa marche n'est pas atteint, j'ai décidé de ne pas faire de radio.
- ....
-Allô, vous êtes toujours là ?
- Oui, je suis saisi par ce que vous dites.
- Je sais que vous n'êtes pas content.
- Ce n'est pas que je ne suis pas content, c'est que j'essaye de comprendre votre stratégie thérapeutique : on ne fait rien, on ne s'inquiète pas ?
- Oui, c'est cela.

Unité neuro-psychogériatrie : moi je pensais que gériatrie, ça voulait dire qu'on soignait aussi les affections physiques, mais sûrement que le terme psycho annule le terme gériatrie et neuro doit sûrement annuler le terme psycho. 
Et puis il n'y a pas marqué soins, non plus : de quoi se plaint-on ?

* Tout cela se passe à l'hôpital Léopold Bellan, à Paris, proche du métro Gaieté.


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