jeudi 16 décembre 2010

en campagne

Je suis content d'avoir pris le temps de poster ce petit extrait de Kureishi, ouvrage qui tombe un peu en ruine et que j'ai acheté à Bangkok, dans l'une des nombreuses échoppes de livre "second hand" du quartier des touristes, Khao San Road.
En réalité, j'avais vu "Suite française", d'Irène Némirovsky, dans la micro boutique de bouquins de l'embarcadère. Et quand j'ai voulu l'acquérir, je me suis aperçu que le livre était en anglais, bien qu'ayant conservé son titre originel ce qui m'avait trompé. Dans le rayon français il y avait "La Possibilité d'une île", à 200 bahts (env. 5 euros), ce que j'ai trouvé vraiment trop cher pour un Houellebecq. Et un Gavalda, un peu meilleur marché (180 bahts), "La Consolante". 
J'ai hésité car je n'ai jamais rien lu de cet auteur décrié (ou déprécié je ne sais donc quel est l'adjectif approprié), mais ses interventions sur France Culture lors des émissions spéciales Françoise Sagan m'ont beaucoup touché. Ce qu'elle disait de son rapport à Sagan, ce qu'elle racontait de son allocution bafouilleuse lors des obsèques de l'écrivain et la façon dont elle lisait mal les textes en tentant maladroitement de rendre le ton des dialogues, c'était horrible et extrêmement sympathique.
Finalement, c'est donc au rayon anglais que j'ai trouvé mon bonheur avec ce Buddha of Suburdia que j'ai à peine commencé.

Les images qui "illustrent" en contrepoint les deux billets "l'autre monde 1" et "l'autre monde 2" sont prises à Nakhon Pathom, ville dont le chédi géant renfermerait les reliques de Bouddha.
Le bouddha dharmachakra, en métal sombre, est dans l'enceinte intérieure et regarde le chédi ; l'autre, blanc, est à l'extérieur tourné vers la ville.
Le caractère très saint de l'édifice n'étant pas un argument suffisant pour attirer les touristes, l'infrastructure hôtelière s'en ressent... C'est évidemment un euphémisme, on le voit sur les photos ci-dessous, et la ville a une ambiance presque indienne.



J'ai commencé à faire un choix de podcast en prévision des journées d'hospitalisation où, à cause du drain, je ne serais pas si mobile que cela. C'est lundi le grand découpage du poumon, et je rentre à l'hôpital, dans l'autre monde, la veille.

Avec toujours en tête cet oxymore : faut vraiment avoir une santé de fer pour supporter l'hôpital.
L'énergie déployée pour contrer la déshumanisation est tout de même énorme. Michel, dont j'ai déjà parlé ici, un ami psychanalyste qui intervient auprès de médecins, m'écrivait dans un mail après la lecture du billet "des choses" (du 26/11/10) :
ce que tu dis est presque mot pour mot ce que je dis chaque fois que je suis amené à parler, pour le Balint ou la relaxation, de la relation médecin-malade.

Chacun sur son île.

Tout à l'heure, ma maman, a qui j'ai caché pour l'instant cette histoire d'opération (et qui va donc m'incendier quand je lui révélerai après les fêtes) me propose malheureusement de venir déjeuner avec elle ce dimanche. Pris au dépourvu, je réponds : Ah non, ce n'est pas possible, ce week end je vais à la campagne.
Elle aurait pu répondre : à la campagne, toi , mais tu détestes ça!! ?
Ç'eût été de circonstance.



8 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. J'aime ce blog et celui qui l'écrit; et penser qu'"ils" s'en vont tous deux à l'hôpital ne me "transporte" pas de joie.
    Fred, j'aime ton regard ouvert et aimant sur le monde. C'est comme si chaque matin quand j'ouvre ton blog tu réveillais le dormeur inconscient qui sommeille en nous, en moi.
    Ouvrir l'inconnu, vivre avec un coeur nu que rien ne voile,savourer l'intense simplicité du présent!
    Merci
    Une souris devenue "anonyme"

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  3. Et ta campagne à Cité universitaire, c'est comment?

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  4. juste touchée par tes mots, par tes partages...
    juste envie de te prendre dans mes bras...
    juste envie d'être un peu là avec toi là maintenant....
    je t'embrasse

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  5. J'ai reçu la carte postale royale hier. J'ai trouvé le texte lisse. Trop lisse. Comme une urgence, j'ai tapé ton nom dans Google. J'ai trouvé ton blog et quelques informations qui complétaient mon intuition ; quelque chose ne va pas. D'où m'est venu ce pressentiment ?

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  6. Je l'ai "la consolante", je te le prête quand tu veux...si tu veux...
    Des bisous

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  7. je viens de lire .... par hasard
    une vieille amie de lou
    mais bien vieille

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