jeudi 14 juin 2012

martien

Dans un billet précédent (13 février, sdf mdf), j'évoquais un homme sans abri que je voyais régulièrement sous un porche, dans une installation de fortune qui dessinait une forme de lit-fauteuil dans lequel il se tenait toujours lisant, le dos bien maintenu. N'y avais-je plus prêté attention où avait-il disparu ? En tout cas je note récemment que cet homme est là, lecteur encore, moins emmitouflé puisque le temps le permet, son torse nu sortant d'un duvet qui épouse la forme de son couchage-chaise longue.
Assez déçu (plutôt carrément dépité) par mes expériences de book crossing (4 livres dans la nature et pas un seul retour, pas le moindre petit signe), je m'imaginais plutôt lui confier à lui le soin de donner une deuxième vie à certains de mes bouquins. Mais qu'aimerait-il lire ?
Passant à côté de lui à vélo en quittant la salle de sport, je jette un coup d'oeil indiscret et furtif sur ses lectures. Uniquement des magazines. Et voici quatre fois que je regarde attentivement ce qu'il bouquine : les quatre fois, il était plongé dans les programmes télé !!!  Les grilles de programme !!!
Bradbury, 1920- 2012.
Je ne sais combien de points d'exclamation il faudrait mettre pour décrire ma surprise, ma déconvenue puis mon amusement. C'était comme une image un peu folle sortie de l'univers de Terry Gilliam.
Suite à la mort de Ray Bradbury, je l'ai associé ensuite avec Fahrenheit 451, que je n'ai pourtant jamais lu : la lecture des grilles télé y est-elle permise, la seule admise ?

Je me serais volontiers replongé dans les Chroniques martiennes, du même Bradbury, pour en publier un extrait ici, si j'avais pu remettre la main dessus. Foutue bibliothèque ! C'est un des livres les plus poétiques qui soient : j'en ai offert un exemplaire à mon filleul dernièrement.

2 commentaires:

  1. Depuis la lecture de cet article, je cherche aussi mes Chroniques Martiennes et elles restent introuvables.

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    1. Voici une nouvelle idée de nouvelle : un beau jour, au même moment, dans toutes les bibliothèques du monde, le même ouvrage du même auteur disparaît...

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