dimanche 24 novembre 2013

la prisonnière

Voilà, ça fait plus d'une semaine que je suis rentré, et le rythme des billets publiés s'espacent. La faute au froid (oui, moi aussi j'ai envie d'aller au Brésil même si je ne sais pas jouer au foot), et à un calendrier chargé (ces deux premiers week-end de rentrée consacrés à bosser, c'est dur).
Ma bonne résolution, dans l'instant même où je bloguais et à mon retour, c'était d'enrichir les billets de voyage édités afin de fournir quelques informations pratiques et de corriger la taille des images publiées, pas du tout contrôlable avec l'appli blogger que j'ai utilisée en mode nomade. Je n'ose pas promettre de le faire mais...


L'arrivée à Paris, pas uniquement placée sous le signe du froid, est aussi l'occasion d'un retour à la réalité. Prévoir les expéditions remplissage du réfrigérateur chez ma mère qui, au téléphone, lorsque que je l'informe de mon retour, questionne :
- Ah ? Tu es chez toi ou chez moi ?
La question vient, je crois, du fait qu'elle confond parfois la sonnerie du téléphone avec celle de l'interphone. Est-ce que je suis loin au bout du fil ou bien en bas de l'immeuble, il me semble que c'est cela qu'elle a en tête quand elle interroge.
Quand je passe chez elle, il y a juste une semaine, dimanche soir dernier avec un cabas garni, contre toute attente je m'aperçois qu'elle a fait des courses pour préparer à dîner. 
Elle a acheté une grosse pièce de viande que je n'identifie pas et que je vais lui laisser préparer à sa façon, étrangement à la poêle dans une incroyable quantité d'huile.
- Ce n'est pas trop d'huile, là ?
- Hum, oh non, je ne crois pas.
Elle n'a plus idée qu'il faudrait préparer quelques légumes, mais elle a aussi prévu un melon pour l'entrée. Ces îlots de réalité dans l'océan de bizarreries qu'est devenue sa vie m'émeuvent beaucoup. Au cours du dîner, elle parle de souvenirs qui semblent plutôt des rêves et plusieurs fois n'arrive pas à finir ses phrases, comme en perdant le fil. Si j'insiste pour en connaître la fin, elle secoue la tête : "je suis trop fatiguée".
Mais paradoxalement, elle a l'air d'aller bien. Elle porte un vernis à ongle violet foncé assez écaillé, ou bien très mal posé. Elle dit à la fois "je vais très bien", puis subitement, avec des airs d'agent secret qui prépare un coup :
- Non, ça ne va pas bien du tout. J'aimerais avoir 100 ans de moins.

Je l'imagine voulant s'échapper de la vieillesse comme on s'échapperait d'une prison (les barreaux sciés, filer par la fenêtre).

1 commentaire:

  1. "J'aimerais avoir 100 ans de moins". Cette phrase me touche tellement qu'elle me sert de clé magique pour faire mon apparition dans la rubrique "commentaire". Après tant d'années à te lire...

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