mercredi 29 octobre 2014

stade anal et propreté

Dernier post sur cette escapade trop rapide au Japon : la nourriture japonaise s'avère un voyage en soi au cœur du voyage touristique. Nouveautés, incertitudes, dépaysement, incompréhension, beauté... : la métaphore serait facile à filer. Le tout servi dans des restaurants la plupart du temps "nickel", les cuisines n'ayant pas peur de se dévoiler aux yeux des clients, bien au contraire. On n'y voit que chromes briqués, plans de travail lessivés, ordre et propreté exemplaires.
C'est au bout d'une grosse semaine cependant que l'on s'étonne : je ne savais pas mon corps capable d'ingérer de telles quantités de riz. Lost in transit? L'organisme semble s'être mis sans attendre, en douce, au diapason nippon.

Bar à sushis à Tokyo.
Restaurant spécialisé dans les grillades
(boeuf et langue de boeuf) : la cuisson se fait
à quelques centimètres du bar,
derrière une vitre.
J'achète des fruits dans les mini supérettes de quartier, les Family Mart, car ils sont absents des cartes des restos et me manquent. Fruits et légumes paraissent d'ailleurs assez onéreux quand nous en trouvons, et, autre curiosité, nous ne rencontrons aucun marché au gré de nos déambulations.
A l'exception du marché couvert de Nishiki (Kyoto), où là encore, c'est l'aseptie la grande maîtresse des lieux : la moindre crevette et le moindre poisson sont présentés sous film alimentaire transparent, bien loin des souvenirs d'étals observés dans d'autres pays d'Asie ("...noir corset velu des mouches éclatantes, qui bombinent autour des puanteurs cruelles.")
Et même l'argent qui s'échange semble sorti du pressing : tous les billets de banques sont neufs, non froissés... Je ne sais pas si le Japon est un pays de typhons, mais la tornade blanche de Monsieur Propre est clairement déjà passé partout.
Yens : le médecin Noguchi Hideyo (1000),
l'écrivain Ichiyo Higuchi (5000), le penseurYukichi
Fukuzawa (10000)

Dans tous les hôtels que nous avons occupés, la salle de bains était identique. Le même module de plastique moulé avec, selon la catégorie de l'établissement, de petites variations de style : plastique jaune pâle ou imitation marbre clair ou granit noir, accessoires de métal ou du même plastique pâle que les murs et, dans l'un d'eux, toilettes à télécommande. Il faut dire que presque toutes les toilettes sont dotées d'une fonction bidet, dont plein de paramètres sont personnalisables : nature du jet d'eau, puissance, chaleur... (Monsieur Propre me poursuit jusqu'ici.) D'ordinaire les commandes - plusieurs boutons bien entendus - sont disposées le long d'un bras qui longe l'assise.
C'est une curiosité qui amusent beaucoup les touristes dont certains se pressent au 26e étage du L Tower Building (quartier de Shinjuku) où se tient un showroom du spécialiste en la matière que rien n'arrête : wc chauffés, sonorisés etc

On peut s'en doute jouer à "Toi tu t'assieds
et c'est moi qui commande..."


3 commentaires:

  1. Lost in transit. Je me marre et regrette de ne pas l'avoir inventé (Cf. mon dernier mèl) !
    Je salue l'esprit de la dernière légende.

    RépondreSupprimer
  2. stade anal, propreté et discipline :)

    RépondreSupprimer
  3. On peut dire que les lecteurs de ce blog ont voyagé à l'œil ! SdA

    RépondreSupprimer