jeudi 18 juillet 2019

Jéricho Qumran

Jéricho est, tout contrairement à Ramallah, une ville très chaude, c'est le point le plus bas de la planète avec -240 m d'altitude.
Avec N., on s'y rend en taxi service, comme on en a pris l'habitude (attention, le nom de la ville en arabe est Riha) et une joyeuse végétation de palmiers se révèle quand on s'en approche. Notre but est de nous rendre sur le site de Qumran, où furent découverts nombre des célèbres rouleaux de la Mer morte.

Le hic c'est que une fois arrivés à Jéricho, on ne sait pas très bien comment aller jusqu'à Qumran, à quelques kilomètres de là. J'aurais été fort démuni sans les talents arabophones de N. Finalement, on trouve un taxi "normal" qui se propose de nous y accompagner.
Le second hic, c'est quand on se rend compte, lorsque le taxi s'engage sur la route de la plage (la Mer morte, qui s'étale devant nous, affichant son bleu incroyable sur l'ocre du sable), que finalement le site archéologique n'est pas connu du chauffeur, et pas non plus d'autres personnes sollicitées.

Ce petit détour nous permet de constater que pour accéder à la Mer morte, ici en Cisjordanie, il faut passer un check point tenu par un soldat israélien... Je n'avais pas percé ce mystère, épaissi par cette déclaration entendue dans la série de Sophie Vernet,  Inch'allah peut-être, dans l'épisode 6, par Asmahan : "Je viens du désert de Jericho et je suis de mauvaise humeur quand il fait chaud. On n'a plus accès à la plage alors on va à la piscine." En fait, c'est tout simple, ai-je appris depuis, la partie de la Mer morte en Cisjordanie est considérée comme une zone C, c'est-à-dire est sous contrôle israélien... No comment.

Finalement on arrive sur le site de Qumran. Le parking est bourré de cars de touristes, la plupart des groupes de catholiques venus du monde entier.
Si rien n'est certain concernant l'origine des manuscrits retrouvés, la visite sur le site débute par un film qui soutient, sans conditionnel, l'hypothèse d'une origine essenienne. Logique, puisque ce sont les ruines de l'habitat essenien qui sont à voir ici : bains rituels, enclos animalier, atelier de poterie, scriptorium etc. On peut aussi marcher jusqu'aux rochers et grimper vers les grottes où ont été trouvé les urnes contenant les manuscrits. Le lieu est magnifique, écrasé par 40 degrés.
La sortie du site oblige a traverser une sorte de mega magasin ambiance Galeries Lafayette, ultraclimatisé, additionné d'un resto-self digne d'une autoroute. Il faut dire qu'ici, on est au milieu de nulle part.
On tente, sans succès, de trouver un car qui rentrerait à Jéricho, et dans lequel on pourrait se glisser. Heureusement on a gardé le numéro de téléphone du taxi qui nous a emmenés jusqu'ici et on file à trois kilomètres au nord de la ville voir le Hisham's Palace, palais ommeyade du VIII siècle, célèbre pour ses mosaïques qui ne sont quasiment jamais visibles au public (se construit une structure censée les abriter et les protéger, et chaque année on promet que ce sera terminé l'année suivante). En réalité il y a bien plus qu'un palais, on y trouve les traces de tout un habitat autour, mosquée, maisons, presse agricole...

Quand le taxi nous emmène au bord de la mer...

La Mer morte

A Qumran. Débris de poterie, liens et tressage
de cuir datant des Esseniens.

Ruines et, au premier plan, un bain rituel.

Retour à Jericho, en taxi. 
Les ruines du Palais de Hisham



Une mosaïque dans le petit hammam.
Au retour, le paysage incroyable, pris depuis le taxi "service".

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