samedi 16 juillet 2011

les pigeons

Un peu en dessous du croisement du boulevard Magenta et de la rue du Faubourg-saint-Denis se tient le square Alban Satragne, devant l'ancien hôpital Saint-Lazare (où se situait avant la prison du même nom).

Ce petit square (qui recèle quelques mosaïques très colorées des années soixante) est prolongé sur le devant par deux pelouses surélevées qui ont déjà vécu mille et un aménagements différents. Le jardin, comme ces deux "carrés" d'herbe, sont le lieu d'habitation sauvage de nombreux sans domicile, étrangers pour la plupart, des communautés d'hommes, certains issus des Balkans si j'ai bien compris, d'autres d'Afghanistan sans que je sache si ces communautés cohabitent ou bien se succèdent dans ce lieu-là, certains y piqueniquant d'autres y dormant.



L'une des pelouses est devenu un potager partagé, poussant ça et là ses parcelles de fleurs ou de légumes (qui disparaissent avant que le jardinier ne les voit mûrir, forcément). La seconde a accueilli il n'y a pas très longtemps deux très vilaines sculptures. Ces aménagements sont-ils vraiment pensés ou sont-ils juste une façon d'occuper l'espace afin que d'autres ne le fassent pas ?
Je me demande quel sens donner à ces deux personnages : l'un tient une lune argentée comme s'il venait de ramasser un bébé mort sur la voie publique, l'autre présente une terre dorée (ou un soleil) avec une mollesse et un je m'en foutisme qui m'évoque un bras d'honneur asthénique.
Depuis leur installation, l'homme s'est déjà retrouvé une fois le nez dans le gazon. Quand on voit l'esthétique des socles, si en plus ils ne tiennent pas au sol, c'est désolant.


Plus bizarre encore est la grande création qui vient de prendre place à cet endroit, lieu d'une relative désolation humaine : un pigeonnier. J'ai cru à une plaisanterie, un happening artistique. Puis finalement j'ai aperçu trois panneaux explicatifs posés par la mairie. Non, ce n'est pas une blague. En ce lieu réputé pour abriter des sdf, la mairie a implanté un pigeonnier géant. L'argumentaire est intéressant. 


Je reproduis le texte ici car la photo est trop petite pour la lecture :
Si vous aimez les pigeons ne les nourrissez pas.
À Paris de nombreuses personnes nourrissent les pigeons sur la voie publique...
Le nourrissage a des conséquences néfastes sur leur comportement et leur état sanitaire.
- Le nourrissage les rend dépendants de l'Homme.
- Il favorise le regroupement, la sédentarisation et la surpopulation, entraînant au sein de ces populations d'oiseaux le développement de maladies infectieuses et parasitaires.
- L'accumulation des fientes peut provoquer des dégâts considérables sur les biens publics et privés.
- Ces nuisances sont à l'origine de l'hostilité de nombreuses personnes à l'égard des pigeons. Certaines malveillances volontaires ont été malheureusement constatées tels que des empoisonnements occasionnant la mort de plusieurs dizaines de ces oiseaux.
En ne nourrissant pas ces oiseaux
- vous contribuez à maintenir propre et agréable à vivre votre quartier... 
mais aussi toute la ville !
-Vous favorisez une cohabitation harmonieuse entre les Parisiens et lespigeons. 

Sans commentaires.

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