lundi 9 septembre 2019

la chasse aux souvenirs


Dans la nuit du samedi au dimanche de cette expédition creusoise que j'ai commencée à relater, je ne dors pas à la Villa Vallière évoquée dans le premier billet, mais dans une chambre d'hôte à Mavausdier, un autre hameau du coin qui fut un lieu important pendant mon adolescence, car mes oncles y possédaient une grande maison. (Je vous passe l'explication du pourquoi et comment j'ai réveillé toute la maison d'hôte en rentrant à trois heures du matin, j'en ris encore...)


Le dimanche matin, donc, je suis à quelques centaines de mètres de cette maison familiale, une grosse bâtisse avec un étang en contrebas où, mes cousins et moi, enfants, avons nager et pêcher des heures. Pour la rejoindre, il faut d'abord marcher un peu sur la route goudronnée, puis prendre un chemin de terre qui s'en éloigne et plonge dans les arbres. Sur la route, c'est la même impression - incroyable - de paysage inchangé. J'espère, m'approchant de la maison, y revoir une de mes tantes que j'imagine encore en villégiature ici. Mais je trouve tous les bâtiments silencieux, portes fermées et nombre de volets clos, et je les délaisse pour descendre vers l'étang. Il me paraît légèrement plus petit que dans mon souvenir, peut-être le niveau de l'eau qui serait plus bas ?
Ici, en revanche le paysage est chamboulé : des transformations dont je ne connais pas la nature, mais dont le résultat est un déboisement qui, contre toute attente, rend l'environnement plus harmonieux et souligne la verticale de quelques bouleaux. Je prends une ou deux photos de l'endroit, guettant un signe de vie dans la maison au loin, puis finalement rebroussant chemin.


Dans la matinée, lorsque je descend sur la route qui mène d'Epagnat à Vallière, je découvre que c'est jour de chasse. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de la battue au sanglier, mais pour l'heure le spectacle m'amuse intérieurement. Des chasseurs, postés en bord de champ, leurs voitures garées à quelques mètres, fusil dans une main, smartphone dans l'autre (est-ce que le gibier est géolocalisé ?); tous ont un élément de leur garde-robe orange fluo, ils doivent en avoir marre de se faire canarder par leurs collègues de chasse. Le plus amusant est celui que je vois, en gilet fluo à surimpression de motifs de branches (Que l'on m'explique le concept du camouflage fluo !!...), son arme prête à être utilisée, à trois mètres d'un troupeau de vaches qui le fixent intensément.


Plus tard encore, à la gare routière, quand la pluie enfin annoncée s'abat, je souris en espérant qu'elle aura fait rentrer chez eux tous ces as de la battue. En chemin, par la fenêtre du bus, je prends en photo le clocher de Saint-Vaury que j'avais repéré à l'aller. Arrivé à Paris, je lirais qu'il est l'oeuvre des frères Perret et coiffé d'un coq signé Pompon. C'est sûr, ce n'est pas Viollet-le-Duc.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire