mercredi 23 novembre 2011

regards

Comment imaginer que cette place que j'ai tant traversé, dont le souvenir est pour moi lié à la nuit égyptienne, douce, dorée de poussière lumineuse, comment imaginer que cette place Tahrir allait devenir ce centre, cet œil par lequel on regarde une incroyable révolution, espoirs et drames confondus ?

La place Tahrir, dimanche soir. Photo de Mohammed Hossam
prise sur le site du Parisien.


Fin août à Paris des amis cairottes me racontaient comment A., jeune égyptien de la rue qui considérait la révolution de loin comme réservée aux étudiants, aux jeunes de la classe moyenne ou aux fils de famille, avait subitement changé son regard : le spectacle, à Alexandrie, des militaires reculant devant les manifestants fut son épiphanie. L'impossible (l'armée reculant) devenu réalité, tout s'avérait possible, même une révolution, même une autre façon d'être sujet, acteur, de ces événements.
C'est dans cette même ville que plus tard, fièrement, les pêcheurs sur le port exhibaient leur index taché d'encre qui marquait leur participation aux élections.


L'implication des militaires dans les faits divers sanglants de la manifestation de Shubra à Maspero n'est plus à prouver (il faut voir les vidéos disponibles sur le Net à ce sujet, c'est édifiant) ; depuis cinq jours les égyptiens mobilisés place Tahrir comptent des morts dans leurs rangs. Jusqu'où l'armée ira-t-elle pour conserver les restes du pouvoir ?

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