mercredi 2 novembre 2011

statuaire

C'est une belle exposition que celle des sculptures de Baselitz au musée d'Art moderne de Paris : complète  – des pièces de 1979 à nos jours, simplement présentées. 
Il y a deux ou trois choses intéressantes à signaler, qui peuvent inciter à aller voir sur place, de ses propres yeux. D'abord, tout bêtement, comme le suggérait le jeu de mot du titre du post d'hier (art will not be televised), la sculpture de Baselitz mérite le direct : photos, vidéos..., non, rien de tout cela ne rend compte de la présence physique de ces corps de bois.
Photo Jacques Demarthon/AFP/Getty
Les femmes de Dresde.
Ensuite, le parcours rétrospectif de l'exposition permet d'appréhender le cheminement de l'artiste et conserve l'intégrité de différents ensembles – les femmes de Dresde, les fragments, les figures populaires etc. 
Ce qui a l'intérêt de mettre en évidence la richesse du travail de Baselitz, le nombre stupéfiant de propositions sculpturales, formelles, qui s'affichent là avec l'air de n'y être pas, comme dans l'envers de la sculpture. Les spectateurs qui, comme moi, connaissaient peu Baselitz sculpteur, iront de surprise en surprise. Joyeusement.

Troisième chose : le retour de la statue. Je ne sais comment le dire autrement. Lorsque je visitais cette exposition, c'est le mot statue, plutôt que sculpture, qui me venait en tête, de façon insistance, découvrant l'ensemble des femmes de Dresde, les têtes et torses rouges (ci-dessous), les choses à carreaux (Ding kariert) etc, jusqu'aux autoportraits monumentaux (on voit, ci-dessus, la taille de ces derniers). C'est une célébration de la sculpture par elle-même.

Sonderling (Excentrique)




4 commentaires:

  1. Vu d'ici il y a quelque chose de tragique que je ne m'explique pas; je n'arrive pas à percevoir le "joyeux" que tu décris.
    Il faut que j'aille voir de plus près...
    Yolande

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  2. Je ne prétends pas que les sculptures soient joyeuses, bien que certaines le soient à leur façon. C'est de la joie que j'ai ressenti à la visite dont je fais part. Il faut redire qu'il y a beaucoup d'inventions dans ce travail : dans le traitement des volumes et des creux, dans celui de la couleur, dans le rapport entre œuvre et titre, dans la prise en compte de la représentation humaine, etc. Baselitz échappe à toutes les étiquettes avec une économie qui peut, effectivement, paraître "barbare".

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  3. Merci de cette initiation.

    A la réflexion et en visualisant ces images plusieurs fois, ces femmes de Dresde évoque pour moi l'horreur de la guerre et de ce terrible bombardement qui a anéanti la ville. Historiquement il s'agit de vengeance et les juifs y ont payé un lourd tribu. La couleur jaune le rappelle (ou est-ce un hasard?) et curieusement les visages de ces femmes sont paisibles et presque souriants.
    Quelque chose de paradoxal se dégage....

    Je m'amuse aussi des adjectifs utilisés par toi pour qualifier l'oeuvre de Baselitz...
    Quand je pense que je comparais ton dernier post au style de l'artiste en question; finalement j'étais plus près que je ne l'imaginais.

    Ah ce blog! Toute une exposition de collections permanentes.

    Yolande

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  4. En relisant ce post je suis tout à coup frappée de la ressemblance des statues avec le souvenir d'un dessin de ta mère!

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