mardi 28 février 2012

courant


A. dans le fleuve de mots qui s'écoule le long de la rampe d'accès du musée du quai Branly, samedi dernier. L'œuvre lumineuse et mouvante (The River) est signée de Charles Sandison. Une belle animation. 
A., bien campé là, appliqué lui aussi à prendre des photos, me fait penser à un rocher dans le flot. N'est-ce pas un peu ce qu'il est devenu, comme affermi par le temps qui fuit ?


mercredi 22 février 2012

la contagion

Ils arrivent là-bas parce qu'ils vont mourir. Ils sont envoyés là-bas pour que les autres puissent vivre, sans les voir. Leur mort a, dans un premier temps, les contours de cette île. Mais leurs corps se déforment, se minéralisent, deviennent pierre, écorce, ruines : ils deviennent l'île.
Car c'était trop vite dit, trop vite pensé : finalement ils ne meurent pas. En tout cas pas tous, pas si vite : les voici à s'inventer une vie, une société, un vivre ensemble, tout en cheminant sur cette passerelle de verre jetée au dessus de l'abîme. Voir sa fin, mais en soi, dans ce village où même l'échoppe du barbier évite les miroirs.


C'est l'histoire des lépreux envoyés en 1904 sur l'ïle de Spinalonga (Crête). De force, parfois menottés, avec la bénédiction des familles qui veulent bannir cette infamie car – sait-on jamais – si elle était héréditaire cette maladie ? Puis cinquante ans plus tard les mêmes sont exclus du monde qu'ils avaient construit. Il faut revenir sur le continent, en hôpital. C'est la découverte d'une autre exclusion, au sein des autres, pire que l'inaccessible et l'oubli de leur île.
Dans les années soixante-dix Jean Daniel Pollet réalise L'Ordre, un film sur cette étrange histoire, dans le style de l'époque. Longs travellings dans l'île désertée, plans répétitifs, commentaires off, images d'archives, et la parole des lépreux portée par Raimondakis, au visage de glaise et dont la diction, presque déclamatoire, semble celle d'un oracle.
Cette voix reste d'actualité. Le film peut être regardé ici.
"Vous allez droit à la catastrophe. Nous vous plaignons.
Je vous dis ça sincèrement pour votre indifférence,
votre décadence, votre insolence."

jeudi 16 février 2012

post-scriptum 2, noir et blanc

Il neige dans la mini cour. Une poudreuse d'enduit et de plâtre générée par les travaux dans la cour contigue.
Des échafaudages y ont été montés, alors que les températures étaient négatives et que l'eau restaient figée dans les caniveaux, par des ouvriers à pied d'œuvre de bon matin, emmitouflés comme ils le pouvaient. 



Il y a eu quelques jours d'accalmie lors des plus grands froids puis les voici revenus. Je ne sais pas si ce sont les mêmes, mais je ne crois pas. De toute façon je ne pourrais pas les reconnaître vraiment sous leurs masques de protection, derrière la bâche et le nuage de poussière blanche qui s'inflitre partout et dépose sur les appuis de fenêtres et les rambardes cette fausse neige. Il me semble que beaucoup de ceux qui avaient dressé l'échafaudage étaient noirs. Maintenant c'est blanc fariné pour tout le monde.


Il y a une semaine la justice belge a rendu son verdict : Tintin au Congo ne sera pas interdit de publication. Les plaignants qui s'élevaient contre le caractère "raciste et xénophobe" de l'album d'Hergé ont été déboutés. Je me demande le nombre d'œuvres qu'il faudrait réécrire, repeindre ou redessiner si les caricatures naïves des époques coloniales passent au lifting des années 2010 ? Faudra-t-il flouter les apparitions de Joséphine Baker dans Princesse Tam Tam ?




Sûrement, cet extrait étonnant de Chronique d'un été (que je promettais dans un billet précédent, post scriptum 1, le 6 janvier) ne passerait pas la censure.

mercredi 15 février 2012

dico

Trois pages qui se suivent dans le Larousse illustré.

mardi 14 février 2012

esprit d'escalier

Le passage, ce matin, de Jean-Xavier de Lestrade sur France Inter (émission Comme on nous parle, ré écoutable ici) me fait toucher du doigt chez moi une forme de pudibonderie bien étrange, dont ce blog porte la marque, les cicatrices. Cette pudeur n'affecte nullement ce qui aurait trait à la sexualité, ou à quelque sujet "scabreux".
L'exemple parfait est donc celui fourni ce matin. Jean Xavier de Lestrade est l'auteur d'un documentaire absolument formidable, qui rend accro le temps de sa vision (il est en huit épisodes), film qui s'organise autour de l'accusation d'un homme pour le meurtre supposé de sa femme : il s'agit de The Staircase, titré Soupçons en français.
De Lestrade avait déjà fait preuve de son talent avec Un coupable idéal, un documentaire oscarisé qui démontait la mécanique de l'erreur judiciaire dont un jeune noir, condamné pour meurtre, était la victime.

Dans The Staircase, c'est peut dire que la réalité dépasse la fiction, car elle dépasse aussi la série policière, la tragédie shakespearienne, l'intrigue psychologique... D'épisode en épisode, on reste éberlué des rebondissements et de la qualité du document proposé ; car en plus de l'enquête et de ses révélations, le film documente l'organisation de la justice américaine, mais plus largement il questionne bien sûr la notion de jugement, de justice, le poids des a priori, le mensonge, le non-dit, la fidélité, le hasard, la famille, enfin mille choses... en même temps que tout ce qui intéresse le cinéma, à savoir la distance du réalisateur à son objet, l'impact des caméras et de la présence de l'équipe sur l'observation etc etc.
Un petit chef d'œuvre dans son genre, qui fait gamberger pendant longtemps et si vous avez le bonheur de le partager avec des amis, qui vous promet des conversations animées... car il est impossible de déterminer si Michael Peterson est coupable ou non.
Une fois n'est pas coutume je fais un peu de pub :
pour voir la bande annonce et le premier épisode c'est là 
http://www.editionsmontparnasse.fr/p843/The-Staircase-Soupcons-DVD

 Après avoir découvert ce documentaire, j'avais glané une interview de Jean-Xavier de Lestrade sur le Net et tout dans sa personne m'avait emballé : sa diction, son intelligence, le ton de sa voix, la précision de ses propos, son visage, son calme, son accent du Sud-ouest qui surgit par instant... 
Donc ce matin, lorsqu'il commente le nouveau coup de théâtre dans l'affaire Peterson, et indique qu'il tourne donc de nouveaux épisodes de cette affaire, j'envoie un sms à une amie fan de The Staircase et reste l'oreille dressée vers la radio plutôt que de prendre ma douche car le bruit de l'eau m'empêcherait de boire ses paroles. Du coup j'arrive en retard au bureau et plus tard dans la journée, je me demande que relater aujourd'hui ici à propos de Jean-Xavier de Lestrade, pour les fans dans mon genre... 

Et recherchant ce que j'en ai dit ici même, je ne trouve que deux billets tout fades qui l'évoquent à peine, où rien de mon enthousiasme ne transparaît.
À force de vouloir décrire le plein par le vide, parfois je suis enclin aux trous d'air...

lundi 13 février 2012

sdf mdf

Le 21 décembre, écrivant le billet que j'allais ensuite publier sous le titre échappée,  je listais les différents sdf du quartier que j'avais identifiés. 

Celui que je croisais à côté de la salle de gym toujours en train de lire, bien campé dans un assemblage de valises et de couvertures qui finissent par former une assise semblable à un fauteuil, avec dossier incliné s'il vous plait. Ceux qui se tenaient sous l'auvent de la Matmut au coin du boulevard Magenta et qui semblaient parfois, avec leur sièges pliants, en pique-nique. Ceux qui profitent de la chaleur de la grille d'aération du métro, non loin du pigeonnier mirador près de la Poste. Finalement, pour simplifier ce billet-là, j'avais abandonné ce triste listing.

À la première alerte de froid, il y a une douzaine de jours, je rentrais en voiture d'une réunion de travail qui s'était tenue en périphérie de Paris. L'ami qui nous conduisait revenait juste d'Afrique du Sud et était donc très sensible à la différence de température, surtout à cette heure tardive. Nous lui annonçâmes les prévisions météo et les prochaines descentes sous le zéro du thermomètre. "Ce qui est horrible, c'est qu'on sait que des gens vont mourir", commenta-t-il alors.
Cette phrase fit sur moi l'effet d'une sentence et, malgré l'allure de jeu de mot, j'assure qu'elle me glaça.


Sous l'auvent de la Matmut il n'y a plus que des couvertures en désordre. Sur la vitrine, des petits mots collés – poèmes dérisoires –, une photo imprimée, quelques fleurs sur le macadam. "Mon voisin est mort...", clame une écriture enfantine. Un article du journal gratuit Métro est scotché aussi, qui annonce le décès de deux sdf à Paris, dont celui qui "vivait" ici, mort lundi. Il aurait eu 40 ans. 
Je note que cet article indique aussi la nationalité des victimes du froid, l'un polonais, l'autre roumain. Il y a, dans cette précision, quelque chose de louable sûrement : attirer l'attention sur la fragilité de certains étrangers vivants en France, sur le pourcentage d'étrangers dans la population sans abri. Il y a aussi comme une mise à distance, un vil soupir de soulagement : ouf, ce n'est pas moi, c'est un autre, et cela n'arrive-t-il pas qu'aux autres ?

dimanche 12 février 2012

l'autre même

Je descends la rue du Faubourg-Saint-Denis et longe à ma gauche un grand bâtiment de briques qui appartenait auparavant à la Sncf et qui a fait l'objet il y a quelques années d'une opération immobilière. Maintenant s'y trouve des logements sociaux, des logements bobos et toujours quelques bureaux de la Sncf ainsi que, dans le passage qui rejoint la rue d'Alsace derrière (et donc peu visible de la rue), un mur végétal signé Patrick Blanc.

Je m'amuse à regarder les devantures des commerces, passé ce long bâtiment, qui soulignent la diversité du quartier. Il y a Mirza, giyim et kuyumcu (prêt-à-porter turc et bijouterie), qui n'a pas vu de bijoux depuis bien longtemps ; Chez Carine, restaurant africain, qui semble toujours bondé ; Au clair de lune, boulangerie viennoiserie qui vend surtout des sandwiches je crois ; Café Bangla, restaurant indien enrichi de néons ; ensuite la longue enseigne d'Orelec (plomberie électricité etc), dont les signes chinois prennent plus de place que tout le reste. C'est le nez en l'air regardant tout cela que je remarque la plaque commémorative : au 132 rue du Faubourg Saint Denis, se tient la maison natale de Victor Schoelcher, (bien que partout je lise que la manufacture de porcelaine paternelle où naquit le petit Victor se trouvait au 60 de la rue ; j'imagine que la numérotation des immeubles a été décalé depuis 1804).


 



Plus tard dans la journée je fais des courses. Soudain, en rangeant les victuailles, je prends conscience que les pommes – deux kilos tout de même – sont toutes identiques. Calibrées, évidemment. La haine de la différence se poursuit jusqu'au marché.

vendredi 10 février 2012

Kafka

Quel chemin ai-je parcouru pour me trouver hier dans l'usine familiale dont Franz Kafka décrit les ouvrières il y a juste 100 ans, en février 1912 ?
(Alors que l'on pouvait m'imaginer le regard tourné ailleurs : vers l'Égypte et ses heurts ou bien vers notre cour de récré politique et ses babillages d'une infinie médiocrité. Ou vers un prochain projet de périple en Asie ?)

J'ai cité il y a quelques jours un ami qui venait de perdre sa mère. Alors qu'il me dépeignait l'attitude de son père se protégeant de la peine par sa propre rigidité, j'ai pensé immédiatement au fameux texte de Kafka, dont une mise en scène est en ce moment proposée au théâtre des Bouffes du Nord, cette missive jamais remise à son destinataire et qui tient bonne place dans la littérature sous le nom de Lettre au Père.

Dessins de Franz Kafka.

J'ai donc relu ce texte, dans la collection Petite bibliothèque, des éditions Ombres. Cette forme de réquisitoire contre son géniteur et contre lui-même, où surgissent des références à la vie de l'auteur, m'a  donné le désir de replonger dans le Journal.   
Autant la lecture de la Lettre est une forme d'épreuve pour moi, toute expression tournée vers l'échec et l'incommunicabilité, chaque sentiment pesant du plomb de la culpabilité et du sceau du jugement, autant le Journal donne à lire l'essence même de la littérature : tout y est événement, drôlerie, aveu, minutie, imaginaire, perspective, ambivalence, corps à corps avec soi-même et son théâtre... Chaque paragraphe est un régal – la description d'une actrice aimée à la peau poudrée, des notations sur la circoncision en Russie, l'écriture du Verdict, etc –, à chaque fois sur un mode différent, et tenter d'en restituer la saveur est une tâche impossible. Plus saisissantes encore sont les phrases isolées qui, comme un coup de sabre ou une zébrure de lame de rasoir, fendent les pages et laissent entr'apercevoir de nouveaux territoires kafkaïens.

"3 décembre 1911.
J'ai senti sur mon corps avant de m'endormir le poids de mes poings au bout de mes bras légers."


"7 janvier 1912. 
Je dois poser nu en saint Sébastien pour le peintre Ascher. "

Ou encore, 

"15 octobre 1913.
Ne pas oublier Kropotkine !"


Une note de l'éditeur indique que les Mémoires de Kropotkine étaient l'un des livres préférés de Kafka. Elles sont disponibles sur le Net, ici.



jeudi 9 février 2012

le quai de Ouistreham

"Hier, à l'usine. Les jeunes filles dans leurs vêtements défaits et sales d'une saleté en soi insupportable, avec leurs cheveux emmêlés comme si elles venaient de se réveiller, leur expression figée sur le visage par le bruit incessant des transmissions et celui, isolé, des machines qui marchent certes automatiquement, mais s'arrêtent quand on ne le prévoit pas, ces jeunes filles ne sont pas des êtres humains ; on ne les salue pas, on ne s'excuse pas quand on les bouscule, si on leur donne un petit travail à faire, elles l'exécutent, mais se hâtent de revenir à leur machine, on leur montre d'un signe de tête où elles doivent engrener, elles sont là, en jupon, livrées à la plus dérisoire des puissances, et n'ont même pas assez de sens rassis pour reconnaître cette puissance et se la concilier par des regards et des courbettes. Mais qu'il soit six heures, qu'elles se le crient, qu'elles ôtent le mouchoir qui couvre leur cou et leurs cheveux, qu'elles se débarrassent de la poussière avec une brosse qui fait le tour de la salle et est réclamée par les impatientes, qu'elles arrivent tant bien que mal à se nettoyer les mains – et ce sont tout de même des femmes, elles peuvent sourire en dépit de leur pâleur et de leurs mauvaises dents, elles secouent leur corps engourdi, on ne peut plus les bousculer, les dévisager ou ne pas les voir, on se presse contre les caisses graisseuses pour leur laisser le chemin libre, on garde le chapeau à la main quand elles vous disent bonsoir et si l'une d'elle vous aide à mettre votre pardessus, on ne sait pas comment il faut prendre son geste."

Extrait du Journal de Franz Kafka (lundi 5 février 1912), éditions Grasset. 
Le titre du billet est évidemment emprunté au livre de Florence Aubenas.

lundi 6 février 2012

avaler des couleuvres ?

Ce week end j'ai utilisé pour la première fois une machine à détruire les documents. Pendant que je livrais les feuilles, promises à la disparition, aux mâchoires de l'engin celui-ci rugissait avec des cris semblables à ceux d'un mixeur et je me demandais si les bureaux des ministères allaient bientôt bruirent des mêmes grondements à l'approche de l'élection présidentielle.
Cette expérience est l'inverse de celle du pliage :
mes piles de paperasserie à lacérer, un fois mises en lanières,
occupaient dans la pièce un volume pharaonique
– des sacs et des sacs poubelle.


Quelques jours avant j'avais pris connaissance des dernières déclarations du président de la République, notamment les dispositions liées au logement. En permettant de construire 30% de plus, c'est mathématique, on fera baisser le prix des loyers. Cet axiome immobilier asséné comme une évidence m'apparaissait plutôt comme un conte à dormir debout. Dans les colonnes du Figaro Économie (pas vraiment réputé pour être anti-sarkozyste...) on pouvait avoir confirmation du mirage : 
«Nicolas Sarkozy n'est pas allé au bout de son raisonnement, estime Alain Dinin, PDG du promoteur Nexity. Il n'a pas plafonné le prix du foncier et les prix de vente des logements. Or, aujourd'hui, avec la hausse des taux d'intérêt, la mensualité des Français, à achat équivalent, a augmenté de 14% en un an.» En clair, sans baisse des prix, il n'est pas certain qu'il y ait suffisamment d'acquéreurs solvables pour ces logements supplémentaires.

Outre l'obligation d'une régulation pour que la mesure soit efficace, l'article soulignait aussi que bon nombre d'augmentations de hauteur d'immeuble se verraient contrer par les riverains et que, d'autre part, le prix des terrains – qui voient leur surface constructible augmenter – devrait aussi grimper. 

Malgré cela, j'entendais à la radio quelques ministres répéter à l'encan toute la semaine : 30 % de plus, c'est mathématique, ça va faire baisser les loyers. J'en déduisais donc que ces ministres s'y connaissent moins bien que les professionnels de l'immobilier, et plus grave, moins bien que moi qui n'y connaît rien. Ou manquent-ils du plus élémentaire bon sens ?

Quelques jours plus tard je regardais l'intéressant documentaire la République de la malbouffe, que l'on trouve en ce moment en vente avec le magazine Rue89, réalisé par Jacques Goldstein sur une idée de Xavier Denamur. Film simple, efficace et instructif  (et tout cela pour 5 euros, je le conseille). 

On y voit Christine Lagarde, parfaitement avertie du fait que la baisse de la TVA à 5,5 ne va pas profiter aux consommateurs (mais à la restauration rapide qui réalisait jusqu'alors la majeure partie de son chiffre d'affaires avec une TVA à 19,6), faire comme si de rien n'était, et tout honte bue, passer d'un établissement à l'autre comme le père Noël le fait le  24 décembre d'une cheminée à l'autre. Effrayant.

De son côté René Dosière, ce fameux député qui s'attache à calculer et évaluer les dépenses de l'État établit qu'un ministre coûte environ 17 millions (voir ici son interview sur le Nouvel obs) par an. Un tiers de ce montant est consacré à des dépenses qui relèvent de la seule communication politique personnelle du ministre. Si on y ajoute le temps passé à certifier des inexactitudes, et à voler au secours des camarades encombrants (ceux par exemple qui pensent que toutes les civilisations ne se valent pas...), ça fait tout de même très cher le service néfaste à la société dans son ensemble.


Que se passe-t-il dans les têtes de ces gens-là ? Le profil du politicien élu sur des promesses non tenues et menteur comme un arracheur de dents me paraît une caricature du XIXe siècle mais je le retrouve chaque jour dans les journaux et sur les ondes. Se satisfont-ils vraiment de ce jeu de dupes ?

Pensent-il que les journées passées et les propos tenus sont comme ces feuilles de papier inutiles que je glisse dans le destructeur d'archives ?