mardi 1 mars 2011

de l'air!

Quelques nouvelles de mes poumons car aujourd'hui était le grand jour de la radio de contrôle et que je reçois d'ici et de là des messages amicaux qui questionnent ou qui s'inquiètent.

Hier soir je suis allé au cours de yoga et j'ai tenté de suivre le rythme normalement. On voit le manque d'entraînement et mon essoufflement est notable mais je pressens que le début de la forme s'annonce.
Évidemment par contre coup j'étais assez fracassé ce matin chez le kiné et j'ai redormi encore un peu après, avant de filer faire cette fameuse radio à deux pas du cabinet du docteur T, le pneumologue. 

Ce labo d'imagerie est vraiment minuscule, aussi petit que chez Muzo* et il y a une scène assez cocasse où deux hommes se partagent
— ou se volent l'un l'autre— le même siège : chaque fois que l'un est appelé au comptoir de la réception, l'autre en profite pour prendre le siège, le premier revient alors que son absence a duré 15 secondes seulement, constate tout dépité que le siège est pris, puis la même scène se répète en inversant les rôles, tout cela entre les battements des portes de l'entrée et des toilettes qui manquent de les assommer à plusieurs reprises. On dirait du Jacques Tati.

La radio est faite rapidement. Avant cela, pendant que je me déshabille,  je m'aperçois que sur l'écran de contrôle est affichée l'image radiographiée précédente, c'est-à-dire la photo de l'organe du client, ou de la cliente précédente. Je ne sais pas très bien ce que c'est, ce n'est pas reconnaissable facilement comme le sont mes jumeaux poumons, mais je trouve cela fascinant de voir là l'intérieur de quelqu'un qui, à cet instant, se promène dans la rue.
- "C'est beaucoup mieux", affirme le doc chargé d'interpréter les clichés, comparant les anciens et ceux du jour. Ouf! Je vais donc échapper au drainage sous scanner préconisé par le docteur Jailibisterne (voir billet du 24/01/11).

Je déjeune dans un café, à côté d'un couple de très jeunes gens, des touristes français avec un guide du routard dans les mains : ils se donnent des mini baisers d'amoureux chastes, lèvres closes, entre les plats, comme des moineaux qui picorent. C'est mignon. Puis vient le rendez-vous avec le docteur T, assez déconcertant.

Comme le radiologue, il confirme que l'image est bonne : plus d'épanchement pleural signifiant. En revanche, il me donne des informations contradictoires avec celles délivrées par la kinésithérapeute de l'hôpital. D'après elle je ne devais perdre que 10% de mes capacités pulmonaires : lui parle de 30 ou 20%. Ce n'est évidemment pas la même chose. D'ailleurs on mesure, j'en suis là, moins 30%. Moi, ça ne me va pas.
Je lui dis que j'ai trouvé la stratégie de l'équipe hospitalière assez confuse : la façon dont le docteur G. m'a prescrit la kiné respiratoire trois semaines après l'intervention, après découverte de l'épanchement pleural, doublé du fait que le docteur Jailibisterne de son côté affirmait qu'à son sens la kiné ne serait d'aucune utilité...
Est-ce la loyauté des blouses blanches ? Le docteur T. justifie les deux de manière absolument pas convaincante : la kiné plus proche de l'intervention aurait pu être douloureuse (défense du docteur Gé), et on ne sait effectivement pas si elle a aidé ou non à résorber l'épanchement (défense du docteur Jailibisterne).

Moi il me semble très clair que je suis la seule personne qui aurait pu se prononcer sur la question de la kiné douloureuse ou non : encore aurait-il fallu qu'elle soit prescrite!!!
Quand à l'efficacité, il y a plus de chance que cela ait fait du bien plutôt que rien du tout (sinon ce ne serait pas remboursé par la sécu...) c'est l'évidence et le bon sens.

Depuis le début de cette histoire de lobectomie, entre le docteur T, l'anesthésiste, le docteur Gé, le docteur Jailibisterne, la kiné de l'hôpital, tout le monde y va de son avis, de ses pronostics, de ses évaluations, de ses certitudes... dans la plus grande pagaille et la plus grande obscurité.
Les affirmations des uns infirment celles des autres. Je ne sais vraiment plus à qui faire confiance et j'en suis à nouveau à regretter d'avoir subi cette opération.

* Rectif : non, il ne faut pas exagérer, c'est tout de même plus grand que chez Muzo...


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