dimanche 10 avril 2011

du meurtre (3)

Pour clore cette chaude journée du jeudi m'attendait l'avant-première du documentaire "Maurice Papon, itinéraire d'un homme d'ordre", réalisé par Emmanuel Hamon et co-écrit par Marc Olivier Baruch.




Avec ce film on suit la carrière de Papon, stupéfiante de longévité : entre autres, détaché auprès de François de Tessan (gouvernement Blum !!), directeur de cabinet de Maurice Sabatier, secrétaire général de la préfecture de Gironde, directeur de cabinet de Gaston Cursin à la Libération, chef de cabinet à l'intérieur, préfet de Constantine, Préfet de police de 58 à 67... pour finir ministre sous Giscard d'Estaing.
Le parti pris est de s'en tenir à la description du parcours professionnel — images d'archives, interventions d'historien, extraits du procès...— sans tenter un portrait psychologique de l'homme : on reste donc centré sur les questions essentielles du lien entre la liberté individuelle et la raison d'État, la responsabilité et l'obéissance, la morale et la fonction etc.
Passionnant. 
Moi j'ai été spécialement marqué par l'évocation de la période de violence (fin des années 50 début des années 60) entre la France et les mouvements indépendantistes algériens, les attentats et la répression policière.

Pour chacun, le film pourra être vu sur France 2, magazine Infrarouge, le 14 avril.


Dernier petit clin d'œil sur le meurtre du père, qui m'est venu lors de la lecture de la critique que j'évoquais dans le billet précédent, qui est une bonne occasion de constater que l'on peut se présenter expert de quelquechose et n'y rien comprendre pour autant.
C'est lors de la promo de son pamphlet anti-Freud, l'année dernière, que Michel Onfray nous régale de cette sottise. Ça se passe sur le plateau de "On n'est pas couché". Éric Naulleau questionne Onfray lui demandant si, en déboulonnant ainsi Freud, il ne s'inscrirait pas lui-même "dans une démarche alors là freudienne, où vous voulez tuer le père ?" 
La question n'est pas mauvaise et Onfray, après quelques détours et après avoir clamé qu'il ne croyait pas au complexe d'Œdipe, répond enfin : 
"... simplement l'histoire du meurtre du père, moi je n'y crois pas, il se fait que j'ai adoré mon père qui est décédé quelques jours après la fin de cet ouvrage donc je trouve que c'est un mauvais procès que d'imaginer que j'aurais eu un problème à régler avec mon propre père."
C'est tellement drôle.
- parce qu'Onfray en parle comme d'un meurtre réel
- parce qu'Onfray a l'air de penser qu'il faut forcément ne pas aimer son père pour le tuer symboliquement
- parce qu'Onfray, en répondant sur la mort réelle du père quand on le questionne sur le meurtre symbolique, se place vraiment dans la logique du retour du refoulé : il avait donc vivement envie de tuer le père! Ce dont semble attester l'apparition inattendue du "mauvais procès".
Noircir des pages entières sur la psychanalyse et ne pas saisir des choses aussi simples : c'est la force de la névrose.

1 commentaire:

  1. Tu es vraiment ronchon ! À quoi bon nous faire des posts sur Michel Onfray si ce n'est le plaisir de ronchonner ? Ce n'est pas parce que Michel Onfray a compris depuis longtemps comment il pouvait faire de l'audience avec de la provoc à deux balles, ni parce qu'il s'oppose à Tariq Ramadan, ni même qu'il est un "hédoniste athé" (je me pince !) qu'il est futé. Ce type est un opportuniste et les bases de ses raisonnement sont faux. Dès le départ, c'est truqué. Avec Michel Onfray, on a le droit d'être catégorique.

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