lundi 24 janvier 2011

ailleurs

Par quoi commencer ? 
Ce matin j'avais rendez-vous avec le docteur "jailibisterne", petite "private joke" qui date de mon hospitalisation. En effet la première fois que je l'ai vu à l'hôpital, il a traversé ma chambre à grandes enjambées comme s'il cherchait à semer le petit groupe de stagiaires ou d'internes qui le suivait, et il a fort bien réussi car il était déjà arrivé à la fenêtre à droite de mon lit que les autres restaient agglutinés en botte d'asperges, bras ballants, à l'entrée de ma chambre, tout à fait à gauche. 
Et pendant qu'il étendait ses foulées géantes, le doc en question m'avait lancé "j'ai l'ibis terne" avec un vague ton de reproche qui laissait penser que je n'étais pas étranger au manque d'éclat de son volatile. Fichtre. Que faire pour sa volaille, et où la dissimulait-il ?


Thot, le dieu à tête d'ibis, assiste à la la cérémonie
de la pesée du cœur du défunt (Le Livre des morts)

Plus tard j'ai compris deux choses : "j'ai l'ibis terne" était en fait une présentation (son prénom et son nom, ou les initiales de ses prénoms et son nom ?) qui m'était destinée, et ses pas allongés étaient sans rapport avec des gens à fuir. Même non poursuivi, docteur Jailibisterne tentait de rejoindre la fenêtre avec un nombre d'enjambées limité, un pari avec lui-même peut-être ?


Bref. Après avoir fait une radiographie pulmonaire je suis reçu par le doc (et une interne ?, qui assiste à l'entretien mais ne m'est pas présentée) qui ne note aucune amélioration concernant l'épanchement pleural. Et qui doute que la kiné respiratoire soit d'une quelconque utilité sur ce point. Il propose de ponctionner et je me résous à cette idée qui ne me réjouit guère.
Dieu merci il est assisté dans cette tâche pénible par une infirmière vraiment très soutenante et très gentille, qui m'aide à supporter le petit désagrément : on pique et repique pour anesthésier, on pique pour ponctionner, et comme on ne retire pas grand chose on rerepique pour réanesthésier, puis on rerepique pour reponctionner et cette fois on ne retire rien du tout.
Ça fait pas mal de déception. Au moins on pourra faire analyser le peu de liquide recueilli. 
Bien que n'ayant pas l'air de croire au bien fondé de la kiné, Jailibisterne, beaucoup plus cool en consult' qu'en service d'hospitalisation, tient absolument à ce que je termine les quinze séances prescrites. Moi je suis un peu déconcerté mais je n'ai pas vraiment d'alternative.

Il faut dire aussi que ce matin j'ai enfin reçu par la poste le livre de la maman de Fréd. J'ai commencé à le lire dans le métro et cela me rend tellement triste que j'ai un peu la tête ailleurs.

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