mardi 11 janvier 2011

à voir

J'écris peu, n'est-ce pas ? 
La convalescence est ce moment particulier où l'on est tout occupé de ce qui est (déjà, encore) possible et ce qui ne l'est (toujours) pas, donc un peu désarticulé. Avec l'esprit qui turbine d'un côté et le corps qui piétine de l'autre.

L'élément principal que j'avais mal anticipé, c'est en premier lieu l'essoufflement. Lorsque l'anesthésiste m'a prévenu, "vous serez essoufflé un bon mois, un mois ou deux", je n'ai pas pris la mesure du truc. Tout simplement parce que ce mot recouvre pour moi quelque chose de précis : je cours, et à la fin je me retrouve essoufflé. Alors que là, non, ce n'est pas ça. C'est : je ne cours pas, je suis essoufflé. C'est : je veux parler, je suis essoufflé. C'est : je me penche pour ramasser quelque chose au sol et je manque d'air. C'est comme si tout repartait de zéro.

En tout cas c'était comme ça la première semaine. Chaque jour voit des progrès arriver. Je m'exerce en soufflant dans un petit bidule qui ressemble à un jouet pour enfant, que m'a laissé l'adorable kiné de l'hôpital. 
J'ai bien profité des journées plus douces, pluvieuses, pour marcher dans les rues sans crainte de l'air glacé dans mes poumons. J'arrive même—une prouesse, vous n'imaginez pas! — à marcher en parlant (mieux que G. Bush!). Et le sentiment d'extrême vulnérabilité que je ressentais les premiers jours sur les trottoirs turbulents du quartier s'estompe lui aussi petit à petit. Evidemment je ne vais toujours pas très loin. Ce week end, j'ai été saisi d'éprouver dans mon corps la pente de la rue du Faubourg-Saint-Denis. Ainsi les représentations que j'ai de ma condition physique passent du prématuré en couveuse au vieillard cacochyme.
Aujourd'hui j'avais imaginé pouvoir aller au cinéma. Mais la micro balade que j'ai faite ce matin m'a exténué. Ne rien prévoir.

Donc je n'aurai pas la force d'aller voir la troupe de Burlesque (du film "Tournée") qui est à Paris, au 104, du 21 au 25 janvier, ni l'un des deux concerts de Christophe au Palace (30 et 31 janvier)

Dirty Martini, image saisie sur le site de la troupe www.cabaretsnewburlesque.com.
Et Christophe, image sans crédit piquée sur le net.















Aurais-je cependant l'énergie d'aller voir "Le nom des gens", dont on me parle à plusieurs reprises ? Et aurais-je l'esprit suffisamment "deshospitalisé" pour me confronter au documentaire "Les yeux ouverts" qui passe le 20 janvier au Brady, en présence du réalisateur ? Ne rien prévoir, ai-je dit.



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