dimanche 2 janvier 2011

visages

Il y a quelques temps, avec Yolande, nous discutions des commentaires publiés à la suite des billets de ce blog. Elle est très prolixe en la matière et elle s'étonnait quand je lui apprenais en recevoir beaucoup, mais en mail plutôt que par le biais de la fonction "publier un commentaire". "Ce n'est pas jouer le jeu", disait-elle, ou quelque chose d'approchant.
C'est vrai que cela enlève un peu de piquant, je pense notamment aux réactions contrastées qui ont suivi la publication de la photo de mes cordes vocales ("ouvertures", 25/10/10) et dont moi seul ai eu le sel.

Peu après la même Yolande tenant de publier un autre texte se voyait obligé de le faire sous l'intitulé "anonyme". Il semble que quelque chose ait été modifié dans l'interface de blogger ; en tout cas, alerté, je trouvais ça et là sur la toile des témoignages d'internautes qui rencontraient des problèmes analogues. Je ne sais d'ailleurs comment cyber-Yolande a brillamment résolu le problème mais en tout cas elle clamait crânement Essayer c'est gagné! le 19 décembre où elle réapparaissait sous son identité. Y'a de quoi la ramener!

Le premier jour de cette nouvelle année apparaissait sous le billet "en campagne" un message enigmatique.
Anonyme a dit…
je viens de lire .... par hasard
une vieille amie de lou
mais bien vieille

Est-ce une vieille amie que je connais ? Décidément que d'émotions me procure ce blog. Des semaines que les photos de Fred traînent ici à côté de l'ordi dans l'attente d'un scanner de qualité (voir le billet "instantanés" du 18/11/10). Faisant fi de la contrainte de perfection, j'y vois comme un signe (les amateurs y verront l'inévitable rencontre du début et de la fin) et numérise tout de même deux d'entre d'elles.

Lou Goaco (Frédéric Goacolou) est mort du sida le 19 mars 1994.
Celle-ci est une photo que Fred aimait bien. Elle date d'avant notre rencontre et il l'avait déjà rephotographiée une fois (sans doute n'avait-il plus le négatif) tant elle lui plaisait.
Moi je lui trouve une tête un peu trop poupée et je sens tellement le "regarde comme je suis beau", que cela me dérange... mais tout cela c'était Fred. Par la suite il a su se mettre en valeur avec des images second degré, rigolotes, où sa beauté s'exprimait tout autant sans ce côté posé lourdingue.
Il adorait aussi se faire des looks de vilain garçon, comme l'image ci-dessous. C'est un photomaton. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas pris à la va-vite dans une gare entre deux trains. Fred ne pénétrait pas dans la cabine sans un maquillage minutieux et invisible : camouflage des imperfections de la peau, volumes redessinés en lumière, cils peignés et légèrement teintés, bouche soulignée au crayon etc. Tout cela lui allait fort bien.

C'est dommage que sur aucune de ces photos on ne voit son sourire magnifique, communicatif. Il faudra (peut-être à la faveur de cette convalescence ?) que je mette mon nez dans mes boîtes de diapos pour retrouver une image qui rende justice à cet aspect solaire de Fred. Paix à son âme.

11 commentaires:

  1. dans ma boîte à photos ; alors je tape son nom sur le web .Il y a peu de photos de lui non posés toujours ce besoin de soigner et contrôler son image .Son aspect solaire il l'a un peu malmené mais il était là c'est vrai ;flamboyant rouquin bouclé à la villa Arson à Nice ,bad boy de pacotille plus tard mais engagé à jamais dans la vie à la mort .cher à mon coeur pour toujours en tout cas .

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  2. dans ma boîte à photos ; alors je tape son nom sur le web .Il y a peu de photos de lui non posés toujours ce besoin de soigner et contrôler son image .Son aspect solaire il l'a un peu malmené mais il était là c'est vrai ;flamboyant rouquin bouclé à la villa Arson à Nice ,bad boy de pacotille plus tard mais engagé à jamais dans la vie à la mort .cher à mon coeur pour toujours en tout cas .

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  3. Cher anonyme j'ai reçu votre message tel qu'il apparaît ici, je pense que le début en a été tronqué. La villa d'Arson, ce n'était pas "mon" époque, mais je me souviens que Lou m'avait montré des photos de lui avec ses cheveux bouclés très vite après notre rencontre. J'en avais été très étonné, moi qui ne l'avais alors connu que les cheveux courts, et j'avais associé ces images à Hervé Guibert, ou plutôt à certains portraits de Guibert jeune et bouclé.

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    1. J'ai connu et partage la vie de cet ange lumineux en1978/79/80 entre Toulouse,Salon et Nice. Nous nous sommes perdu de vue ensuite...trop différents...j'ai souvent, très souvent voulu savoir ce qu'il avait fait de sa vie. Je l'ai recherche sans succès jusqu'à ce jour. Je suis bouleversé. Paix à toi, si beau Frédéric. Patrick.

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    2. J'aimerai vous montrer une photo de Fred à cette époque. Il est sublime. Si j'avais votre mail. :-)

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  4. j 'ai connu ,bien connu Fred dans cette école d'art,jamais perdu de vue non plus, toujours proche . Lui rendre hommage sur ce blog à votre façon, à travers le filtre de votre relation c'est une chose qui me touche beaucoup .je suis émue d'évoquer Lou il y avait si longtemps...

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  5. je crois nous sommes a plusieurs a ne pas l'oublier... de lui il me reste un petit dessin...

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  6. Bonjour,
    Fred ( Lou lui va à merveille) et moi avons partagé les années 74, 75, 76 au Lycée Mignet
    et 4 petits mois aux Arts Décoratifs, je découvre votre site, comment vous dire,
    il fut mon ami, mon frère et mon confident et la vie nous a séparée.
    J'ai toujours rêvé de retrouvailles, puis lorsque j'ai fait des recherches sur internet ( en 2007),
    j'ai commencé à avoir des craintes.
    Quelques mois plus tard, Jean-François Férandez (même cours aux Arts Déco) m'a annoncé la nouvelle !
    Ce fut très douloureux car j'étais dans une période sombre, état inconnu pour moi.
    Enfin, j'aimerais si vous le désirez, parler un peu de lui, savoir,mais peut être plus discrètement.
    Merci de votre attention,

    Odile.

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  7. Pfffffffou........!!!
    Une déferlante émotionnelle me submerge....
    J'atterrie sur cette page en cliquant, peinée déjà, soulagée aussi , sur ce lien avec descriptif d'un destin final Combien de fois ais-je revé de retrouver ce doux visage ami, combien de fois me suis-je demandé où il était, mon frère, mon ami, l'ange gardien qui veillait sur mon adolescence...celui qui me montrait le monde, celui qui me dît : Un jour, je ferais un film avec toi !
    - Ah bon et pourquoi ?
    - Parce que tu es très belle...
    Moi, l'ado nature, voyant se refléter ma beauté enfin dans des yeux bienveillants... J'ai connu Frédéric... wouahou, des larmes entament mon deuil...Vais-je réver de lui encore ou le chagrin va-t'il me tenir éveillée cette nuit ? Je veux en savoir plus, s'il vous plaît... Florence

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  8. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  9. Sans la ramener, je ramène tout de même ma fraise.
    Je n'ai pas oublié que tu nous promettais une photo plus "solaire" de ce beau garçon....

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