dimanche 6 février 2011

les sauvages

Lapin...
Drôle de périple parisien ce week-end. 

Ce vendredi je suis passé devant la mairie du Xe arrondissement, rue du Faubourg-Saint-Martin. La façade était à l'heure du nouvel an chinois, décorée (comme celles de nombre de commerces de la rue) de lampions rouge et or.
Avec (et ça ce n'est pas nouveau) une banderole au dessus des vœux de circonstance qui affirme la solidarité du quartier "avec les enfants et les parents sans-papiers". C'est tout de même extraordinaire un pays comme le notre où une mairie peut afficher aussi souverainement son désaccord avec le gouvernement. En Chine, ce serait possible ? 
Je relis le calicot et je ne peux m'empêcher de penser : et les célibataires sans-papiers, qui s'en préoccupe?

Samedi, il faut vraiment un événement pour que je me retrouve dans le très chic et septième arrondissement de Paris. Dans une petite galerie de la rue de Bourgogne se tient pour une semaine encore une exposition de mon amie Fabienne Gaston-Dreyfus, qui expose là des sculptures dont je n'ai vu que les prémices il y a déjà un temps. L'expo a débuté le 25 janvier mais je me sentais trop faiblard auparavant pour y aller. Il y a aussi quelques gouaches, très colorées : au sol, les sculptures sont au nombre de cinquante-quatre,  groupées les unes contre les autres, c'est très beau. Certaines sont noir charbon; d'autres en bois naturel qui présente des zones rougeâtres. Moi j'aurais bien aimé qu'il n'y ait que cela dans la galerie, les sculptures et basta. (www.brunleglise.com)

...chasseur.
Comme je suis avec Alain, mon âme de touriste s'en trouve décuplée. On va faire un tour au dôme des Invalides et on rejoint l'esplanade en traversant les bâtiments du musée de l'Armée.
Je suis étonné du nombre de visiteurs. Les édifices sont élégants avec leurs cours carrées et leurs arcades. Mais je ne peux détacher mes yeux des canons, à profusion, canons ici et canons là. Difficile de ne pas divaguer sur l'usage de la force par les gouvernements devant un tel spectacle.

Dimanche c'est proche de République que d'autres guerriers m'attendent. Au 42 rue René-Boulanger. Toutes les fenêtres du premier étage d'un immeuble moderne accueillent une troupe de combattants avec sagaies, de toute évidence africains.
Ce sont beaucoup d'images de colonisations, d'Afrique et d'Amérique, qui me viennent en tête. Les arcs et les flèches, les bâtons contre les canons. Cherchez le sauvage.
Est-ce qu'ils n'ont pas un courage inouï ces égyptiens, qui nous font frémir pour eux et rêver pour tout le monde ? Surtout quand on sait ce qui se passent dans les geôles et les commissariats locaux : passages à tabac, viols, tortures et autres réjouissances.

Quelqu'un connaît-il l'auteur de ces peintures
vraisemblablement éphémères ?

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