mardi 22 février 2011

Tahrir

Impressionnant le visage de Kadhafi lors de son discours télévisé cet après-midi : pas seulement son visage d'ailleurs mais son être tout entier, tout entier symptôme de cette folie du guide-führer, avec ce décor d'apocalypse derrière et cette statue kitsch d'une main broyant un avion américain digne d'une série Z. Cette haine qui semblait l'envahir, l'étouffer et le dresser dans le même temps, le projeter dans des espaces imaginaires où il régnerait encore, bédouin intersidéral, vainqueur de tous, seul avec sa tente et son fusil, gavé de sable d'étoile. Ayant vaincu les drogués, les rats, les bactéries....
Quelle constance dans la hargne! Moins grimaçant qu'un Jack Nicholson, parfois essoufflé de se jeter si loin dans le vide. 

Pour se détourner de cette violence-là, celle des armes et du sang là-bas, celle de la médiocrité politique par ici, pour souhaiter aux Lybiens un prochain sabah el-tahwra ("matin de révolution"), voici une chanson égyptienne qui fête la place Tahrir. 
"Mon adresse, ce n'est pas ma maison, c'est la place Tahrir", chante-t-elle. Elle vient, comme l'indication de cette belle expression de bonjour ci-dessus, du blog snony.wordpress (à droite). Et chacun entendra comment se prononce Tahrir, cette ouverture centrale que donne le h, bien loin du verbe tarir qui assèche.
L'auteur de la chanson, pour l'instant, conserve anonymat.

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