dimanche 21 novembre 2010

les yeux doux

Voilà, hier c'était le grand jour du mariage de Malika et de Thomas. Et moi, témoin de cela, lors d'une petite cérémonie que madame le maire tâche de rendre le moins "administratif" possible.

Deux fois 19 : ça se passe dans une petite salle très dix-neuvième siècle de la mairie du dix-neuvième.
Contrairement à toutes les prévisions météo le soleil fait des siennes, tant que l'adjoint au maire propose de fermer les rideaux. Les mariés et les témoins sont pris dans un faisceau de lumière et cela rend les photos parfois assez étranges, avec effet de contre jour ou cheveux auréolés.

Devant nous une immense toile de Henri Gervex représente un mariage, derrière une autre tout aussi grande (mais de Émile Blanchon je crois) montre le bureau de déclaration de naissance. Ça donne le ton. Il y a aussi l'école des adultes, le bureau d'aide sociale pendant l'hiver et je ne sais plus quoi.
Ce qui me frappe, c'est le plafond, lui aussi attribué à Gervex (il a une trentaine d'années quand il travaille à la décoration de la mairie, et qui s'est déjà fait sacrément connaître par un nu scandaleux, "Rolla"). En effet la scène, loin des tralalas nuptiaux, est, elle, en rapport avec l'activité économique (passée) du quartier. Nous ne sommes pas loin de La Villette, c'est donc une scène d'abattoir qui nous surplombe! 

Par un curieux hasard lorsque je tente de prendre ce plafond en photo, le soleil joue sur l'objectif et crée comme un œil divin en plein milieu de l'image.
Sans doute un bon présage : les mariés ont, sans le savoir et quelques jours après l'Aïd, sacrifié un bœuf aux divinités d'en haut.
Après une balade revival au parc des Buttes-Chaumont (c'est là que les tourtereaux se rencontrèrent) et une collation délicieusement attentionnée façon Malika, je me laisse gagner par la flemme dans l'après-midi et ne vais pas voir l'expo Michael Wolf. C'est dommage. 

Le soir la fête bat son plein chez les jeunes mariés (ou plutôt chez la mère du marié). Patrick, puis Fadel, nous font le cadeau de jouer du Oud. Zora, la mère de Malika exécute la cérémonie du henné pour les deux stars de la journée puis pour tous les invités présents. Qui m'a soufflé "tu peux y aller, ça ne marque presque pas "? Je ne sais plus mais quelqu'un de mal informé. Quelques heures après avoir sacrifié au rituel (une boulette de henné écrasée et étalée dans la main) je me retrouve avec cet œil de Dieu sur la paume. Là aussi, signe de chance sans doute...

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