mardi 23 novembre 2010

vu !

Aujourd'hui je suis allé voir l'exposition Michael Wolf. C'est à la Galerie particulière (16, rue du Perche, 75003 Paris), petite espace cubique sous verrière presque en face de la cathédrale arménienne Sainte-Croix.

Photo Michael Wolf
Deux séries de photographies sont présentées pêle-mêle : "Paris Street View", dont j'ai parlé ici ("entre les mailles", billet du 19/11) et Tokyo Compression, qui montre des portraits de passagers compactés dans le métro de Tokyo, visages perdus dans la buée, écrasés contre la vitre, abandonnés dans le sommeil ou la fatigue (je me demande d'ailleurs comment il s'en tire avec le droit à l'image de ces japonais anonymes???)...
Ces deux ensembles sont rassemblés sous le titre We Are Watching You... 

Est-ce que ça marche ce mélange ? Oui et non. 
Oui parce que les questions de l'identité, de l'intimité, de l'exposition, de la répétition, de la reproduction, de la conformité, de la différence, du regard... bref tout ce qui peut vous passer en tête en regardant l'une de ces séries est aussi présent à l'esprit quand on contemple l'autre : c'est bien le travail du même photographe. 

Non parce que les images de Street View nécessitent de grands formats, elles affichent la trame des images d'écran à des échelles différentes selon les photos, elles suscitent la comparaison, incitent à la vision de loin, puis de près (on voit fort bien les points rouge-vert-bleu de la synthèse chromatique, ça renvoit aussi à la tapisserie d'antan). La démesure et l'agrandissement sont intéressants.
Les images de Tokyo Compression en revanche sont fortes en tête à tête, avec les visages quasiment à taille réelle, confrontantes dans leur humanité, leur chaleur. De l'autre côté de la vitre, en face de moi.

Alors évidemment on peut trouver que ce contraste est malin. Ou imaginer à regret l'impact incroyable qu'aurait chaque série présentée seule.
En tout cas c'est bien. C'est jusqu'au 15 janvier..

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