dimanche 19 septembre 2010

la rue

En revenant de la place de la République jusque chez moi, passant par le boulevard Saint-Martin je découvre une plaque indiquant la maison natale de Georges Méliès (au 29, ne pas croire Wikipédia qui indique le 45). Rien d'extraordinaire, sinon le plaisir de se sentir encore et toujours touriste dans sa propre ville et que ce soit cette fois sous la tutelle de ce maître de l'imaginaire.

Plus tard je tombe sur Lætitia et Farid, jeune couple de sdf qui sont parfois devant le supermarché Franprix. On parle un peu. 
L'hiver dernier, déjà ils étaient à la rue, et je les ai aidés financièrement beaucoup, ce qui était très inconfortable pour moi (les raisons en sont multiples). Puis un moment leur situation s'est améliorée, ils ont trouvé un hébergement. Pourtant la jeune femme est partie, laissant Farid seul. Lui a trouvé un boulot dans une entreprise de restauration qui fonctionne avec des contrats de réinsertion. Je l'ai encore aidé un peu, lui proposant cette fois de lui prêter l'argent, et faisant comme si j'attendais qu'il me le rende.
Puis quelque chose l'a fait chuter : ce qu'il m'a dit à l'époque, c'est qu'il a dû quitter le premier hébergement qui était pour un couple, et que le deuxième lieu fermait l'été, ce qu'il ignorait. Il s'est donc retrouvé encore à la rue et n'a pu poursuivre son travail. Je précise que c'est ce qu'il m'a dit, car je sais que parfois il me ment sur les bords, il arrange un peu les histoires, ce que je comprends fort bien.
Ensuite, Lætitia est revenue cet été. Farid a repris son petit air de coq, c'était touchant, ils ont disparu pour quelques mois. Et les voilà à nouveau au point de départ, avec un hiver dans la rue qui s'annonce.

Je leur dis sincèrement que ça me déprime de les savoir ici, et que je me suis rendu compte plusieurs fois que j'aurais bien fait comme si je ne les voyais pas. 

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