mercredi 15 septembre 2010

Sitges

J'ai finalement (avec l'accord de mon médecin sur le fait de prendre l'avion) accepté de rejoindre Alain à Barcelone ce week-end. Voilà quelques mois ou quelques années qu'il me tanne pour me faire découvrir Sitges.


A l'aller, je manque de tomber dans les pommes dans l'avion, un Coca-cola me sauve in extremis de l'éblouissement. Pas terrible. Il fait chaud à Barcelona, nous prenons le train pour Sitges, la voie ferrée suit le bord de mer et s'engouffre sans cesse dans de petits tunnels, le trajet dure environ trente minutes.
Arrivés à Sitges, on piétine un peu avant de trouver la rue où nous avons réservé une petite pension minimaliste typiquement espagnole. La abuelita qui tient le lieu est adorable, une Uruguayenne qui a vécu trente années en Argentine, ce qui explique son accent doux, c'est Alain qui le remarque, moi je n'ai pas l'oreille assez fine pour ce genre de choses.
La ville est charmante, j'imaginais un littoral défiguré avec de grands hôtels moches, il n'en est rien, il reste même pas mal de petits immeubles de style hispano mauresque assez pittoresques et l'ambiance de la ville s'affiche très bon enfant, très gaie, très station balnéaire.
Le dimanche on marche assez loin vers une plage un peu sauvage, en dehors de la ville, que surplombe la voie ferrée. L'eau est très belle. Comme j'ai oublié ma casquette, j'en achète une sur place à deux euros, un truc dont la laideur m'est après coup assez sympathique. Le soir, dans la ville, sur une mini place, les espagnols dansent la sardane et je m'étonne qu'Alain n'ait jamais vu ça, lui qui va si souvent à Barcelone.
Certaines rues sont pleines d'ours (comprendre d'homosexuels trapus barbus velus) sans que nous ayons élucidé si c'est pour une occasion spéciale ou bien si la ville est habituellement le lieu de ralliement de cette communauté poilue. C'est assez amusant.

La nuit, devant l'eau noire et le reflet cuivré de la cathédrale brouillé par les vagues, je me souviens de moments de bonheur assez semblables dans la chaleur d'Ibiza, dix, quinze et vingt ans auparavant, et de la conscience que j'avais de cette plénitude. Je me disais alors, "c'est incroyable de pouvoir vivre des instants aussi magiques, c'est incroyable que tu vives ça".
Alain est là, à côté de moi, très amoureux, assez démonstratif même alors que ce n'est pas du tout dans ses habitudes : je sais qu'il est comblé et que moi je pourrais me laisser aller à trouver que ce bonheur-là n'est pas suffisant. Oui, je suis parfois très con.











Le lundi nous restons sur une des plages de la ville où l'on peut être nu sans problème. Evidemment les antibiotiques et le soleil ne sont pas bon amis, mais je fais avec. Je profite de l'eau sans nager de peur d'épuiser ces pauvres poumons malades.
Dans l'après-midi, un peu avant de rejoindre un bus qui doit nous mener directement à l'aéroport de Barcelone, je m'aperçois que j'ai perdu mes lunettes de vue. Arrgh!

Lundi soir je retrouve Nelly à Paris. Et pourquoi pas vivre à Jérusalem ?



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