lundi 11 octobre 2010

de l'origine

Je reviens de chez ma mère qui a passé la matinée à l'hôpital. Une jambe très enflée, douloureuse lui faisait craindre une phlébite. Là-bas, à cet hôpital, elle est prise en charge avec gentillesse me dit-elle. Seul hic, il n'y a pas de soins, juste la vérification qu'elle n'encourt pas une mort rapide.
C'est une vieille dame, un peu tordue, qui a boité les trois quarts de sa vie avant de se faire poser tardivement une prothèse de la hanche. On peut dire clairement qu'elle n'a pas l'agilité d'une acrobate de haute voltige, et là, avec sa jambe raide et gonflée elle fait vraiment pitié.
Pas de risque de phlébite donc elle ressort de l'hôpital avec des anti-douleurs pour six jours, et le bon conseil de contacter son médecin. A-t-on diagnostiqué quelque chose ? L'a-t-on
massée ? Lui a-t-on conseillé de marcher beaucoup ou au contraire de se reposer, de conserver la jambe en hauteur ou au contraire de tenter de la plier ? Rien du tout.

Elle me touche. Plus elle vieilli, plus elle s'adoucit, comme un vieux pull feutré. Elle se tord très très lentement, comme une branche d'olivier. 
Heureusement mon frère et sa famille n'habitent pas loin de chez elle. Il faut insister, mais pas trop, pour qu'elle accepte que je vienne au débotté, avec un dîner pour deux sous le bras. J'achète plein de gâteaux car je sais qu'elle chipotera et qu'elle mangera les pâtisseries demain. Toujours ça de pris, sinon elle maigrit si vite. Je lui masse la jambe, et je suis surpris qu'elle accepte avec naturel. Les mouvements à l'arrière du genou lui font du bien, mais je sais ce bénéfice assez provisoire, je l'en avertis.
Pendant le dîner, elle se fatigue rapidement et je la quitte tôt.

Le début de la journée, lui, fut marqué par Janus.
Intrigué par les dévotions et les rituels très présents dans la série "Rome", je surfe sur internet, objectif : le culte du dieu Janus. Je découvre toute l'importance, que j'ignorais, de ce dieu. Immensité... de mon inculture (et quel plaisir d'y faire germer ce grain romain). Le dieu des portes. Le double visage, regard sur hier, regard sur demain, et peut-être aveugle sur maintenant. Le premier. Celui qui garde la paix. Et du coup, je suis heureux d'être né en janvier, le mois qui lui est dédié. Commencement et polarité, c'est tout moi...
Forcément je croise les pas d'Ovide. Envie de lire les "Tristes", et Vernant, dont les livres sont en si bonne place au musée archéologique de Syracuse (j'en reparle...).

Ce n'est pas une sculpture du musée archéo
de Siracusa, mais une statue prise en photo
dans le château de Catania. C'est beau, non ?

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