lundi 11 octobre 2010

soleils

Déjà la nuit, et la fin du week end.

Une longue conversation téléphonique avec Fabienne hier, sur un thème dont j'ai l'impression d'avoir débattu maintes fois avec elle : je ne lui téléphone pour ainsi dire jamais, elle a l'impression que les propositions de se voir sont toujours à sens unique, venant toujours d'elle. 
C'est vrai. Moi je pense en avoir fait le mea culpa plusieurs fois, et je n'arrive pas trop à changer ma façon de faire, d'autant que notre amitié de vingt ou trente ans me semble pouvoir se passer de ces inquiétudes. Elle, en revanche, ne valide pas le fait que nous en aurions parlé mille fois, et que de la même manière que je n'arrive pas à changer ma façon, elle n'arrive pas à ne pas se poser de question ("a-t-il toujours envie de me voir ?") et ce, malgré la durée de notre amitié. 
C'est sûr, cela se défend (son "je n'arrive pas" en face du mien), au moins la saveur de notre relation est que cela puisse se dire, et que l'on puisse s'ajuster l'un l'autre. On parle de son travail actuel de sculpture dans lequel elle s'est lancée tellement à fond, à la tronçonneuse, qu'elle s'est abîmé les tendons des deux mains. Cela m'inquiète un peu mais elle raconte aussi tout ce qu'elle a mis en place pour se préserver.
C'est bientôt la Fiac, nous irons vraisemblablement ensemble.

Dimanche en fin d'après midi je prends quelques minutes le soleil sur les marches de l'Opéra Bastille. Bonheur que cette chaleur, bonheur de la sentir goûtée par tous ceux qui, comme moi, ont squatté un petit morceau de l'escalier. J'essaye de faire une photo du contre-jour que produisent le soleil et la foule qui s'avance, ce n'est pas terrible, c'est pourtant une impression visuelle dont j'adore profiter, sur le moment, les yeux mi-clos.

Ensuite je rejoins Maria Lucia au cinéma, on se régale avec le dernier Woody Allen. En sortant on s'aperçoit qu'elle a été plus sensible au cynisme du film, moi, à l'espoir, aussi mince soit-il. Le personnage de la blonde prostituée m'évoque pendant tout le film l'acteur-metteur en scène Yves-Noël Genod, cela m'amuse beaucoup et je pense que la comparaison ne lui déplairait pas.

De retour à la maison je trouve un message de Nelly, en direct d'Istanbul, sur le répondeur, puis plus tard un mail (je ne sais pourquoi chaque fois cela me ravit d'entendre Nelly de là-bas).
Elle regarde des annonces de postes de professeur à l'étranger et il arrive que le texte précise, selon le pays : "le professeur saura conduire la petite moto indispensable à l'accès aux écoles." Bigre! commente-t-elle... 
Tout un monde en quelques mots.

À propos de quelques mots, je dois signaler que, souhaitant parfois synthétiser une conversation de plusieurs heures en deux ou trois phrases, je peux tendre à mes interlocuteurs un miroir un peu brutal, où leurs propos ont perdu en subtilités, si ce n'est en substance. Mille excuses à tous.

Aussi ce même soir je reçois un texto radieux : "T'es mon soleil. Je t'm"

L'idée me vient de la responsabilité : est-ce que cela n'est pas trop pour moi ?
Est-ce que je dois me sentir responsable de cet amour-là ?  
Puis ensuite : ce questionnement n'est-il pas bêtement lerenarddupetitprincissime ? 

Chauffe-toi à cette lumière, shouf... et mets ton esprit en veilleuse.

1 commentaire:

  1. Je m'autorise ;
    "Elle n'arrive pas à ne pas" : c'est une double négation, tu en as oublié la moitié !
    Si ! La photo est terrible !

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