lundi 25 octobre 2010

riches heures

Journées rondes, multiples, pleines, chaleureuses.
Samedi matin, rdv chez Yolande, à Saint-Cloud pour une journée de travail avec quelques collègues de formation. 
Le mois d'octobre des Très riches heures
du duc de Berry. Quand j'étais adolescent,
j'étais fasciné par ces images.
Je fais une partie du chemin à pied, du terminus du métro parisien à l'immeuble de Yolande, environ trente cinq minutes dans un paysage urbain assez étrange, mélange de tous les genres d'habitations et de toutes les époques. On devine les strates de la ville : d'abord lointaine de la capitale avec ses petits châteaux, ses gentilhommières et son village, banlieue lointaine avec ses maisons cossues, banlieue chic avec ses allées privées et ses bâtiments réhabilités, puis extension de Paris avec ses immeubles qui tendent le cou au dessus de la Seine et toutes ces bâtisses modernes de tout style engoncées entre les vestiges de l'histoire.
Lorsque j'arrive, Yolande m'annonce qu'elle a passé une partie de la nuit sur mon blog et qu'elle s'est "lâchée" dans les commentaires. J'avais oublié qu'elle n'avait plus de connexion à Internet mais depuis la veille elle est à nouveau "on line"...
On bosse de façon informelle mais très intéressante, en échangeant librement autour de nos futurs mémoires ou des notes de synthèse. Délicieuse pause déjeuner à base de galettes et de crêpes réalisées la veille. L'après-midi passe vite car pour plusieurs il faut reprendre un train, ce qui avec les grèves se complique un peu. Je rentre à Paris en voiture avec Rony et Flore-Emma qui doit rejoindre la gare du Nord. La pluie s'est mise de la partie et a paralysé toute la circulation : je tente de masquer mon appréhension que Flore-Emma, (nous terminons le trajet en métro) n'atteigne pas à temps la gare. Quand j'arrive chez moi je reçois un texto : elle est dans le train! Petit plaisir.
Bouquin emprunté à Yolande : le fameux "Aie! mes aieux", de Anne Ancelin Schützenberger.

Grâce à Skype, longues discussions avec Alain, qui est à Amsterdam, et Nelly qui est au Caire, ça fait chaud au coeur. 

Un soleil dans mon verre,
photographié à midi cette semaine
Lorsque je confirme auprès de ma mère ma venue le lendemain, elle a une bonne voix, tonique, enjouée, comme je ne l'ai plus entendue depuis longtemps. 
Ce qui se vérifie le dimanche.
J'arrive chez elle avec un déjeuner acheté chez le traiteur, des radis et des pommes du primeur. 
Elle est radieuse : un infirmier passe chaque jour pour l'aider à mettre ses bas de contention, et son beau-frère a fait un saut à l'hôpital chercher une ordonnance pour que cela soit pris en charge. 
Elle continue à en mettre sur les deux jambes, je comprends que la pédicure qui l'avait aidée les premiers jours lui positionnait mal, sous le genou, mais je pense que maman lui avait mal expliqué le pourquoi du comment de ces bas donc elle ne pouvait pas deviner.
Ce qui est intéressant qu'est que maman a pleine conscience de ce qui s'est joué pour elle dans cette phase de maladie : conscience de s'être beaucoup égarée pour un mal bénin, conscience d'avoir réagit de façon très négative et très exacerbée aux gênes passagères, conscience que son refus de la maladie l'empêchait de se soigner convenablement. 
C'est constructif, on peut parler en toute lucidité, ça me fait du bien de retrouver maman comme cela, j'avais l'impression qu'elle était passé de l'autre côté du rideau. Elle mange bien, elle rigole, elle me raccompagne jusqu'au métro.

Dans l'après midi, communication avec Françoise P. : il est encore question du mémoire et du blog. Je me rends compte que je ne lui ai jamais parlé du projet. On évoque le dévoilement, la création dans l'ici et maintenant, l'exposition etc.

Le soir, je baise au "bordel" et en rentrant tard la nuit je prends le courrier dans la boîte aux lettres : Nelly m'a envoyé de Turquie "Extension du domaine de la lutte", qu'elle avait acheté à Paris (ce que j'ai failli faire l'autre jour)... C'est la bibliothèque volante !

2 commentaires:

  1. De lire mon prénom sur ce post, me touche tellement...Alors j'existe vraiment ?
    .......
    Quand je suis arrivée chez Yolande, j'ai ressenti une immense joie à te retrouver et avec le manque de ta présence.. J'ai eu les larmes aux yeux, je les ai avalées.. j'avais envie de fondre ds tes bras, j'ai retenu.. Toute la journée est passée un peu dans cette retenue.. Et enfin, nous sommes partis à 3 dans cette voiture..et là je me suis sentie bien avec vous,...curieusement je n'étais pas si stressée que ça tellement l'instant était précieux, je me sentais importante dans votre attention au temps qui passe, à cette pluie barreuse, à ce RER inquiétant, à ce choix de métro finalement...
    Puis à 2 dans ce métro, silencieux..je te sentais si présent.. les stations défilaient... et celle de notre séparation approchait... Tu m'as dis juste avant la dernière : "la prochaine fois c'est aux Belmondières ?" j'ai ressenti comme une incertitude.. et "si on ne se revoyais plus" m'a envahi, tu t'es avancé pour m'embrasser la joue... je voulais te dire quelque chose de ce que je ressentais.. mais la porte c'est ouverte , tu m'as crié "bon voyage"... les larmes accumulées derrière les yeux ont coulées une fois le dos tourné, tout le trajet calmement et sans bruit...et le silence ne se brise qu'à cet instant..
    Je n'identifie pas ce qui me bouleverse autant chez toi.. Mais pour faire différent, je ne veux pas le taire.
    Flore-Emma

    RépondreSupprimer
  2. J'attends le moment où je retrouverai ma Mireille comme avant...

    RépondreSupprimer